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Feu vert à l’extension de la carrière

15 juin 2016 | Edition N°1764

Eclépens – Le Canton de Vaud a octroyé le permis d’exploiter la carrière de «La Birette» à la société Holcim.

François Girod, directeur de la cimenterie d’Eclépens. © Muriel Aubert

François Girod, directeur de la cimenterie d’Eclépens.

Sous le regard de trois chamois, un camion jaune d’Holcim S.A. fait des allers-retours dans la carrière, en contrebas, acheminant la roche d’un endroit à l’autre du site d’Eclépens. L’extraction du calcaire sur le flanc du Mormont, pour le transformer en ciment, n’est pas prête de s’arrêter. Le Canton de Vaud a, en effet, publié sa décision finale concernant l’extension de la carrière dans le secteur de «La Birette». Le Département du territoire et de l’environnement a adopté le plan d’extraction et l’octroi du permis d’exploiter un nouveau secteur, en prolongement de ce qui a été creusé jusqu’à maintenant.

Selon les prévisions, l’exploitation de la carrière actuelle se terminera en 2021, raison pour laquelle la société attendait avec impatience l’acceptation de ce projet d’extension, déjà prévu dans le Plan d’affectation cantonal de 1999. «Cette réponse favorable est une phase clé. Elle assure la pérennité de l’usine jusqu’en 2029», indique le directeur de la cimenterie d’Eclépens, François Girod, avant de mettre en avant différents arguments du rapport cantonal.

L’avenir de l’usine vaudoise est dorénavant assuré jusqu’en 2029. © Muriel Aubert

L’avenir de l’usine vaudoise est dorénavant assuré jusqu’en 2029.

«Le ciment répond à un besoin de société, lance le directeur, en expliquant que la production locale permettra de répondre à un besoin en matériaux de construction allant de pair avec la croissance démographique dans le canton. Alors que le ciment est un matériel qui «se transporte mal», le Canton relève que l’usine d’Eclépens «permet un approvisionnement du marché efficace à des conditions de nuisances exceptionnellement faibles», grâce au fait qu’elle est reliée au rail et située à proximité de l’autoroute. De plus, elle permet des «réductions de CO2 significatives au niveau national», puisque la cimenterie élimine 70 000 tonnes de déchets ne pouvant être traités par ans en les incinérant dans son four, dont la chaleur est récupérée par le réseau de chauffage à distance de la région.

Conséquences sur la nature

Quant aux conséquences de cette exploitation sur la faune et la flore, l’étude d’impact cantonale relève que «le bilan pour les milieux naturels sera positif, comme le démontre l’évolution favorable des anciennes carrières régionales rendues à la nature». Mais François Girod sent que le conflit opposant son entreprise aux défenseurs de la nature n’est pas terminé. «Il y a trente jours pour des éventuels recours auprès du Tribunal cantonal, souffle-t-il, en admettant s’attendre à ce genre d’action. Mais nous avons le temps.»

Muriel Aubert