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Florian «Hollywood» Simonin croit en ses acteurs
© Michel Duperrex

Florian «Hollywood» Simonin croit en ses acteurs

29 octobre 2019 | Edition N°2612

L’entraîneur de Béroche-Gorgier avait fait le buzz avec sa causerie enflammée au tour précédent de la Coupe de Suisse. Le Sainte-Crix espère retrouver les bons mots ce soir, pour les 8es de finale contre Bavois.

«Aujourd’hui, c’est vous les stars. Je vous l’ai dit, c’est vous les stars. C’est Hollywood!» Les mots de Florian Simonin résonnent encore dans les vestiaires du FC Béroche-Gorgier. La théorie extraordinaire de l’entraîneur sainte-crix – qui a grandi à Yverdon-les-Bains – des Neuchâtelois a tourné en boucle sur internet après les 16es de finale de la Coupe de Suisse, le mois dernier, quand son équipe a sorti Lancy (2-1). L’ancien technicien de Champvent et des juniors A d’Yverdon Sport espère de nouveau transporter ses acteurs – en lice dans la compétition après avoir remporté la Coupe neuchâteloise la saison passée – sur Hollywood Boulevard, ce soir contre Bavois.

Florian Simonin, la vidéo de votre causerie, filmée par la RTS, a fait le buzz. Vous sentiez-vous vraiment à Hollywood ce jour-là?

Un peu oui, il fallait que ce soit le show, que l’on sorte de notre quotidien pour réussir un exploit.

Tout était-il préparé dans votre discours?

J’y réfléchis toujours avant, mais les mots sortent sur le moment. Je m’étais permis d’en discuter avec «Tonton» Tharin, dont j’avais été assistant à Champvent. C’est un motivateur hors-pair, il est excellent lors des théories d’avant-match, et c’est lui qui m’a encouragé à exagérer, à y aller pour pousser mes hommes.

Cette causerie vous a-t-elle rendu célèbre?

Ça a fait le buzz en tout cas, et du monde me dit, «ah, c’est toi Hollywood». J’ai reçu pas mal de messages après la diffusion de l’extrait, aussi par rapport à notre résultat.

Est-ce une habitude, chez vous, de faire des discours enflammés, ou alors était-ce pour la télé?

Non, ce n’était pas à cause des caméras. D’ailleurs, Canal Alpha était dans le vestiaire au tour précédent. On ne peut pas à chaque fois prendre un tel ton, ça ne marcherait pas. Ça fonctionne pour des évènements particuliers, pas quand on retrouve notre championnat quotidien.

Mais là, les effets ont été évidents.

En tout cas, plusieurs joueurs m’ont dit, après coup, «Florian, tu nous as foutu les frissons».

Cette fois, que préparez-vous pour motiver vos troupes?

J’ai essayé de ne pas trop y réfléchir, car les nuits ont déjà été difficiles sachant que je compte 22 éléments dans le contingent et que je ne peux pas tous les prendre sur le banc. J’ai ma petite idée, oui, mais je la garde secrète…

Vous avez battu Olten (2i) et Lancy (1L) en ayant à chaque fois été menés au score. Quelle est la recette?

On est toujours restés solidaires et, dans ce genre de match, il y a la magie de la Coupe qui rend tout possible. Les deux fois, on a réalisé des prestations complètes, avec des deuxièmes mi-temps assez exceptionnelles. D’ailleurs, cette saison, on finit souvent fort. Contre Lancy, notre but annulé juste avant de retourner aux vestiaires a servi de déclic. Les joueurs ont compris qu’il y avait moyen de réussir quelque chose.

Cette fois, c’est un adversaire de Promotion League qui vous attend, encore un cran au-dessus des précédentes victimes. Est-ce le pire tirage possible pour une équipe de 2e ligue qui espérait accueillir une des plus grandes formations du pays ?

Je pense que rien n’est dû au hasard, que c’est peut-être une opportunité de passer un tour. Mais, oui, on se retrouve face à une formation composée de joueurs presque pros, qui n’y sont juste pas arrivés ou qui reviennent d’au-dessus. Une autre catégorie. On s’attend à un match très compliqué, qu’on va aborder avec cœur pour tenter de faire douter Bavois. Il y a un fort aspect mental dans ces rencontres de Coupe.

Combien de spectateurs attendez-vous?

S’il ne pleut pas, entre 800 et 1000. En fin de semaine dernière, il y avait déjà 250 inscrits pour le tartare d’avant-match. On sent l’engouement dans le village et les alentours, ce sera une belle fête du foot.

Comment un Vaudois se retrouve-t-il à la tête d’une équipe neuchâteloise de 2e ligue?

C’est Philippe Niederhauser, entraîneur de Colombier avec qui j’avais collaboré à YS, qui a fait circuler mon nom au FC Béroche-Gorgier. Mon collègue David Sansonnens, ancien joueur du club, m’a aussi orienté. J’ai reçu un coup de fil alors que j’étais à Madrid, lors d’une sortie avec le FC Champvent. J’avais déjà prévu de faire une pause cet hiver-là. Alors j’ai dit à ma femme que j’allais écouter les dirigeants du club par politesse, mais que ça s’arrêterait là. Je me suis retrouvé devant six hommes, dans un endroit où je ne connaissais personne, et le courant est bien passé. En rentrant à la maison, j’ai compris que c’était ce qu’il me fallait.

Manuel Gremion