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Les food trucks sont en panne de succès

21 février 2018 | Edition N°2190

Si les camions-restaurants arrivent à attirer les clients à Y-Parc, la formule gagnante n’a pas encore été trouvée sur les autres emplacements mis à disposition par la Commune.

«Je suis resté pendant neuf mois avec mon food truck à la place de la Gare. J’ai eu du mal à m’en aller et je n’y remettrai plus les pieds.» Giuliano Tognetti, propriétaire du camion-restaurant Le Cageot ne mâche pas ses mots en évoquant cette expérience ratée.

Sur cette place de la Gare, l’année dernière, il servait cinquante à soixante couverts entre 11h et 17h, alors qu’à Y-Parc, il vend le même nombre de plats en moins d’une heure à la pause de midi. Le choix a été vite fait pour le restaurateur qui vit à L’Auberson et qui travaille aussi comme traiteur à 50%. Il a rayé la gare de sa liste et a préféré se concentrer, à Yverdon-les-Bains, sur le site du Parc scientifique et technologique, ainsi que sur la promenade Auguste-Fallet, mais uniquement lors du marché hebdomadaire qui a lieu tous les mardis.

Le problème qu’a connu le Tessinois à la gare n’est pas un cas isolé. Depuis le premier appel d’offres, lancé en 2016 sous forme de phase de test, il n’est pas le seul à avoir quitté l’un des trois emplacements mis en place par la Commune – la promenade Auguste-Fallet, la place de la Gare et les Rives du Lac – faute d’une clientèle suffisante. Le Del Inka, tenu par Charlotte Roulin Belaonia et son mari, a aussi rapidement délaissé le centre-ville. «Le lundi on gagnait environ cent francs à la promenade Auguste-Fallet, soit quatre fois moins que le vendredi à Y-Parc maintenant», révèle Charlotte Roulin Belaonia.

Un nouvel appel d’offres

Charlotte Roulin Belaonia et Jorge Israel Belaonia Huaman proposent, avec Deli Inka, des spécialités péruviennes à Y-Parc, au marché d’Yvonand et à Lausanne. ©DR

Charlotte Roulin Belaonia et Jorge Israel Belaonia Huaman proposent, avec Deli Inka, des spécialités péruviennes à Y-Parc, au marché d’Yvonand et à Lausanne. ©DR

«Nous avons tenu compte de l’avis des gérants, c’est pour cela que nous avons apporté des modifications», commente Vincent Audemars, chef de la Police administrative de la Cité thermale, à propos du nouvel appel d’offres pour les food trucks en ville. C’est le troisième depuis le lancement de la phase de test en 2016, mais les nouveautés principales pour l’année 2018-2019 consistent en la prolongation de l’horaire d’ouverture des food trucks en soirée et en l’ajout ou la suppression de jours en fonction de la demande. Le site d’Y-Parc n’entre pas dans l’appel d’offres, car les food trucks sur son site ne sont pas sélectionnés par la Police du commerce, mais bien par les responsables du Parc scientifique et technologique dans le cadre d’un partenariat public-privé.

En 2017, la Police du commerce a sélectionné dix camions-restaurants. «Nous pensons que huit à neuf vont demander à continuer», affirme Vincent Audemars. Les restaurateurs ambulants ont jusqu’au 9 mars pour déposer leurs dossiers, mais l’optimisme de la Police du commerce ne reflète pas forcément celui de tous les propriétaires de food trucks.

Gianluca Agosta