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Fridelance accroche le bon wagon
©Carole Alkabes

Fridelance accroche le bon wagon

16 mars 2017 | Edition N°1956

Triathlon – Le fer de lance du Tryverdon, 21 ans, a obtenu son premier top 25 au plus haut niveau, début mars à Abu Dhabi. De quoi le mettre sur de bons rails.

Sylvain Fridelance profite de ses passages à la maison pour s’entraîner et voir ses proches. ©Carole Alkabes

Sylvain Fridelance profite de ses passages à la maison pour s’entraîner et voir ses proches.

Abu Dhabi, il y a deux semaines. La première manche des Séries mondiales (WTS), le circuit roi, met aux prises 55 des meilleurs spécialistes du monde. Parmi eux, Sylvain Fridelance, 21 ans. Aux Emirats arabes unis, le triathlète de Saint-Barthélémy a longtemps fait jeu égal avec les ténors de la discipline, avant de finir 25e de l’épreuve. Son meilleur résultat en carrière. «Et pourtant, je me suis mal placé en natation. J’ai pris quelques coups à la bouée et suis sorti de l’eau seulement avec le deuxième groupe», souligne le sociétaire du Tryverdon, entre-temps revenu en Suisse pour quelques jours.

Sylvain Fridelance a participé à sa troisième course au plus haut niveau. 37E au Cap, en Afrique du Sud, et 39e à Stockholm, en Suède, la saison dernière, le jeune homme fait ses armes entre les WTS, la Coupe du monde et la Coupe d’Europe, les deux échelons inférieurs.

Le vice-champion de Suisse M23 est en passe d’accrocher le bon wagon. Celui qui doit l’emmener vers une carrière pro et Tokyo 2020 (lire encadré). A Abu Dhabi, il a pédalé sur le circuit de Formule 1 au côté des Espagnols Fernando Alarza (4e au final) et Mario Mola (8e), ainsi que du Sud-Africain Richard Murray (5e), respectivement n° 3, 1 et 4 de la hiérarchie mondiale. «Avec 180 virages sur 40 km, il n’était pas possible de revenir sur le premier groupe, surtout que celui-ci a roulé à bloc, puisque plusieurs favoris se trouvaient dans le mien», raconte le triathlète du Gros-de-Vaud. Il a ensuite entamé la course à pied au 18e rang mais, pris de crampes, il a perdu sept places. «C’est frustrant, car je me sentais bien et je n’ai pas pu courir à mon niveau», ajoute celui qui aurait souhaité fêter un premier top 20 en WTS.

«Aller chercher de l’expérience»

Jeune loup dans le milieu, le fer de lance du club yverdonnois va disputer une quinzaine d’épreuves aux quatre coins du monde cette année, dont deux autres des Séries mondiales, à Yokohama, au Japon, et à Stockholm. Il visera aussi des performances sur les circuits inférieurs, ainsi que lors des Championnats d’Europe et des Mondiaux M23. «Il me faut des résultats pour grimper dans la hiérarchie, lance le matricule 188 au classement de l’Union internationale de triathlon. Je vais essayer de trouver de la régularité en WTS et je dois gagner un maximum de points en Coupe d’Europe. Je vais, aussi, aller chercher de l’expérience.»

Entré trois fois dans le top 10 sur le circuit continental la saison dernière -notamment 4e à Tartu, en Estonie-, Sylvain Fridelance est en passe de combler «le monde» qui sépare les juniors de l’élite. «Faire une 25e place en WTS, alors que j’ai nagé moyennement, c’est hyper positif», reconnaît-il, déjà prêt à repartir direction les Iles Canaries, où se dérouleront sa prochaine course et un camp d’entraînement avec le cadre national.

Les longs et nombreux voyages font aussi partie de l’apprentissage du haut niveau pour Sylvain Fridelance, lui qui va passer la moitié de l’année loin du domicile familial. «Ce sont des habitudes à prendre», glisse celui qui jongle aussi bien avec ses valises qu’entre les disciplines du triathlon.

Les Jeux olympiques de 2020 en ligne de mire

En s’immisçant peu à peu dans l’élite du triathlon mondial, où Sylvain Fridelance a des ambitions chaque saison, il est évident que les Jeux olympiques de 2020 constituent l’objectif ultime et le moteur de la carrière du triathlète.

Les prochains Jeux d’été auront lieu à Tokyo, en 2020. «En Suisse, on est cinq à se profiler, précise le sportif de Saint-Barthélémy. Les frères Andrea et Florin Salvisberg, ainsi que trois jeunes.» Outre Sylvain Fridelance, qui fêtera son 22e anniversaire prochainement, son aîné d’une année Adrien Briffod, de Saint-Légier, et le Soleurois de 20 ans Max Studer sont les deux autres talents en devenir des cadres nationaux.

Cela signifie qu’en plus de devoir satisfaire aux minima pour être du voyage au Japon, dans trois ans, il est possible, en cas de progression constante de tous les membres de l’équipe, que la validation du ticket pour les JO passe par une sélection interne.

L’école de recrues parmi les sportifs d’élite

Sylvain Fridelance a intégré, depuis l’automne dernier, l’école de recrues des sportifs d’élite, à Macolin. Ils sont 35 à bénéficier de cette opportunité dans sa volée, parmi lesquels, entre autres, le pilote moto Dominique Aegerter et le footballeur des Young Boys, Denis Zakaria. «Pour continuer sur cette voie, pouvoir entrer dans le programme m’était presque indispensable», souligne le triathlète du Gros-de-Vaud.

Il a ainsi profité des installations sportives du site et pu poursuivre sa préparation lors de camps d’entraînement, tout en recevant la solde militaire et des allocations. Un soutien bienvenu, sachant qu’une saison revient à environ 50 000 francs.

Lorsqu’il n’est pas avec l’équipe nationale ou l’Armée, Sylvain Fridelance est toujours suivi par Joël Maillefer, ancien entraîneur du Tryverdon, club dont son poulain est toujours membre. Il arrive, d’ailleurs, fréquemment au triathlète de venir faire des longueurs à la piscine couverte de la Cité thermale. Il nage désormais sans son grand frère, Valentin, qui a abandonné la natation en bifurquant vers le duathlon (vélo et course à pied). Ce dernier est lui aussi membre des cadres nationaux de sa discipline.

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Manuel Gremion