Depuis le début de l’année, la Police Nord vaudois (PNV) observe une recrudescence des vols dans les voitures à Yverdon-les-Bains. Si la PNV prend des dispositions pour lutter contre ce phénomène, elle en appelle aussi à la responsabilité de chacun.
Vous l’avez peut-être vue passer sur les réseaux sociaux, cette vidéo montrant des individus qui testent les portières des voitures pour voir si celles-ci sont ouvertes. Ce n’est pas un événement isolé. En moyenne, une centaine de vols sont dénombrés chaque année à Yverdon-les-Bains. Ce chiffre est toutefois perturbé par une légère hausse des vols depuis cet été.
Vol à la roulotte
Pour commencer, il faut rappeler que dans les cas des vols dans les véhicules (ou vol à la roulotte), deux tendances sont généralement observées. La première est le vol d’opportunité : le cambrioleur remarque un téléphone portable ou d’autres valeurs et tente d’ouvrir la porte pour se saisir des biens. La seconde survient dans des cas plus rares, où ce sont des bandes organisées qui commettent les délits.
Commandant de la PNV depuis deux ans et demi, Marc Dumartheray tient ainsi à sensibiliser les citoyennes et citoyens pour qu’ils s’assurent d’avoir bien fermé les fenêtres du véhicule et verrouillé les portières en partant. En effet, 56% des vols dans les voitures sont rendus possibles car le propriétaire s’en est allé en laissant son véhicule ouvert.
Le policier conseille également de ne pas laisser de valeurs en évidence dans le véhicule. Il mentionne des cas de cartes bancaires à côté du levier de vitesse, ce qui représente évidemment une tentation supplémentaire pour les malfaiteurs. Avec l’utilisation de plus en plus importante du sans-contact sur ce type de cartes, inutile de préciser que les délinquants peuvent facilement se servir avant que la limite de retrait ne soit dépassée.
Toutefois, il faut aussi mentionner que si 23% des véhicules volés comportent des traces d’effraction, 21% d’entre eux étaient correctement fermés selon les dires de leur propriétaire sans qu’aucune trace d’effraction ne soit à déplorer.
Déposer plainte coûte que coûte
Dans tous les cas, Marc Dumartheray encourage et demande à toutes les victimes d’appeler la police, même s’il n’y pas de traces d’effraction. Celle-ci, si elle n’est pas déjà occupée par une affaire prioritaire, se rendra le plus rapidement possible sur place pour établir un constat et prendre des photos.
Il est également conseillé à la victime de ne rien toucher dans le cas où des traces permettant d’identifier le voleur subsisteraient. Elle peut toutefois prendre des photos pour sa propre assurance. Une fois le constat effectué, la police prendra rendez-vous avec la victime pour établir un dépôt de plainte.
Cette étape est cruciale, car elle permet de recenser les délits, d’établir des statistiques et de notifier des schémas d’actions qui, à terme, permettront de recouper les affaires entre elles et de retrouver les malfaiteurs. Cela permet aussi d’attirer l’attention des policiers sur les zones les plus touchées pour en renforcer la surveillance.
Les réussites de la police
Si on ne la voit pas toujours, la police prend de véritables mesures pour lutter contre ces vols selon le commandant. Elle a notamment «remarqué des phénomènes dans certains quartiers grâce à ses statistiques, mais aussi aux observations pratiques des policiers». Des opérations sont ensuite mises en place. Toutefois, «pour être efficaces, les actions de la police doivent être discrètes» explique Marc Dumartheray. Là où nombre de ces phénomènes de cambriolage sont étudiés, l’observation policière est renforcée. La police enregistre un bon nombre de succès et parvient à arrêter des cambrioleurs présumés. Il s’agit parfois de succès d’opportunité, la police parvient à prendre le voleur sur le fait, par aveux où le cambrioleur reconnaît son crime, ou encore par recoupement d’affaires.
«Le problème qu’on a dans les statistiques de la criminalité, c’est qu’on voit les courbes des crimes ou des délits commis, mais on a rarement les statistiques de résolution d’affaires», conclut le commandant.
«Ne pas jouer au héros ou au justicier»
«Si vous êtes témoin d’un vol, appelez toute de suite la police. Dans ce dernier cas de figure, c’est n’est pas le moment de jouer au héros ou au justicier», rappelle le commandant. «On ne sait pas dans quel état psychologique ou de dépendance se trouvent les personnes qui essayent ou commettent un vol. Il est donc impossible de mesurer leur réaction. Certains prendront la fuite, d’autre seront violents envers le donneur d’alerte. Il est donc important de ne pas mettre sa vie en danger et de se protéger soi-même.»
Jamais à l’abri?
La police souhaite également sensibiliser les citoyens et citoyennes à faire bien attention de fermer leur sac et que les porte-monnaies soient dans la poche avant du pantalon pour éviter les vols de pickpockets. En effet, la PNV dénombre un certains nombre des vols dans les restaurants. Le commandant se veut toutefois rassurant: «Yverdon-les-Bains est une ville sûre». Il ajoute tout de même : «On remarque une paupérisation de la société, une misère qui s’installe et une arrivée de bande organisée sur le sol helvétique. Il ne faut cependant pas tomber dans la paranoïa, mais adopter quelques réflexes quotidiens relevant du bon sens pour éviter que le nombre de vol ne continue d’augmenter».
Numéros et adresse utiles
Urgence Police: 117
Police du Nord vaudois:
rue du Valentin 12, 1400 Yverdon-les-Bains
024 423 66 66