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Gasser tire la prise
Après vingt ans d’activité, Pierre Gasser (à g.) a décidé de vendre sa société au groupe vallorbier de Claude Recordon (à dr.). Alvaro Dias (au centre) a repris les rênes de l’entreprise yverdonnoise. © Michel Duperrex

Gasser tire la prise

21 février 2018 | Edition N°2190

Après vingt ans d’activité, le patron de l’entreprise d’électricité et de téléphonie a vendu sa société au groupe VOEnergies S.A.

Il y a près de quarante ans, un jeune apprenti découvrait les bases du métier de monteur électricien. Ensuite, ce même enfant d’Yverdon-les-Bains est devenu patron d’une société de 45 employés, Gasser électricité-téléphone S.A. (lire encadré gris). Aujourd’hui, après pile vingt ans d’activité, Pierre Gasser a abandonné son bureau. «Je souhaitais moins d’engagement au niveau de l’opérationnel de la société, explique-t-il. Mais n’ayant pas trouvé de successeur intéressé au sein de ma famille et de mes proches, j’ai pris contact avec VOEnergies S.A. pour assurer la pérennité de l’entreprise.» Une rencontre qui s’est conclue, mercredi dernier, par le rachat de la firme yverdonnoise par le groupe vallorbier, avec effet au 1er janvier. Les patrons ont refusé de communiquer le montant de la transaction.

«C’est douloureux, car cette entreprise, c’est un petit peu mon bébé, confie Pierre Gasser. Mais ça me fait moins mal de la remettre à une société locale plutôt qu’à un grand groupe qui ne jure que par le rendement. Cela m’aurait vraiment embêté d’avoir investi autant d’énergie afin de rester une entreprise à taille humaine pour rien. Car c’est ce qui fait notre force, selon moi.»

Passer le flambeau en douceur

«Gasser électricité-téléphone S.A. garde une indépendance totale, avec ses clients et ses secteurs d’activités (lire encadré), souligne Claude Recordon, président du groupe VOEnergies S.A., qui a réalisé en 2016 un chiffre d’affaires consolidé de 36 millions de francs et près de 350 000 francs de bénéfice. Que ce soit au niveau du personnel ou des conditions salariales et sociales, rien ne change. L’entreprise aura toujours un conseil d’administration et Pierre Gasser en sera toujours le président, mais il a quitté ses fonctions de directeur.»

Pierre Gasser a quitté son poste de directeur de Gasser électricité le 14 février dernier.  Il assurera la transition de sa société durant trois ans.© Michel Duperrex

Pierre Gasser a quitté son poste de directeur de Gasser électricité le 14 février dernier. Il assurera la transition de sa société durant trois ans.© Michel Duperrex

Le patron yverdonnois a choisi Alvaro Dias (en médaillon), avec qui il travaille depuis 33 ans, pour le remplacer. «Bien sûr, je ne vais pas arrêter du jour au lendemain. Je resterai encore environ trois ans pour assurer la transition, précise Pierre Gasser. J’ai une totale confiance en mon successeur. Je pars assez serein.»

Il faut dire que les deux hommes parlent de cette transition depuis plus de quatre ans. «On avait échafaudé plusieurs stratégies et ce rachat était la moins pire des solutions», ajoute-t-il. Si le nouveau directeur de 42 ans n’a pas encore osé s’asseoir dans son fauteuil, il sait pourtant dans quelle direction il souhaite faire avancer Gasser électricité-téléphone S.A. «Il n’y a pas de révolution à faire, selon moi, il faut rester à l’écoute des clients et à la pointe de la technologie, affirme-t-il. Nous devons davantage jouer la carte de la télécommunication, car c’est là que nous nous démarquons des autres.»

Christelle Maillard