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«Il avait la musique dans la peau»

19 juillet 2016 | Edition N°1788

Orbe – Minh, leader du groupe Noï, a été emporté par la maladie à l’âge de 40 ans. Retour sur le parcours d’un artiste talentueux, qui s’est battu pour rester authentique.

Minh Lâm-Thành vivait avec sa compagne. Il avait une fille de quatre ans. @Duperrex-a

Minh Lâm-Thành vivait avec sa compagne. Il avait une fille de quatre ans.

Minh Lâm-Thành, dont le décès tragique est survenu vendredi dernier, aura porté à bout de bras Noï durant la moitié de sa vie. «C’était le noyau du groupe. Il réalisait toutes les compositions. D’ailleurs, si nous continuons dans la musique, ce sera sous un autre nom. Il n’y a plus d’artiste comme lui», déclare son frère Sacha, membre de la formation urbigène depuis ses débuts.

Inspiré par The Cure, mais aussi Alain Bashung et Georges Brassens, Minh répétait, adolescent, ses gammes dans le débarras de ses parents, n’en déplaise aux voisins, relève, avec tendresse, son cadet.

Ogier Lâm-Thành, le père du défunt, a, quant à lui, dû abandonner l’idée de voir son fils réaliser des études universitaires, en raison de la passion qui l’habitait. «Il avait la musique dans la peau depuis tout jeune», commente ce Vietnamien d’origine établi depuis une trentaine d’années à Orbe avec sa famille. De l’aveu de ce dernier, Minh composait encore dix jours avant sa disparition, alors que la maladie l’accablait.

«Quand il se réveillait le matin, il prenait sa guitare. Il avait des idées tout le temps. Il a écrit plus de 600 textes. Ses chansons parlent beaucoup d’amour», précise, pour sa part, le frère du disparu.

La musique, coûte que coûte, certes. Mais pas n’importe laquelle et pas à n’importe quel prix. Vainqueur, en 1999, d’une émission télévisée, Noï a sorti un maxi (trois titres) plébiscité par Couleur 3. Les concerts de prestige se sont enchaînés, mais le groupe au style «variété hardcore» -pour reprendre la définition de son fer de lance sur le site de la Fondation romande pour la chanson et les musiques actuelles- a refusé de signer un contrat avec une maison de disques pour préserver son authenticité. «Mon frère était quelqu’un de digne et d’intègre. Il a su rester debout, même quand on lui mettait des bâtons dans les roues», déclare Sacha Lâm-Thành, bien décidé à sortir le «best of» sur lequel travaillait le groupe.

La famille invite les personnes souhaitant rendre un dernier hommage au défunt à assister aux obsèques, jeudi à 14h, à l’église catholique d’Orbe.

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Ludovic Pillonel