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Il fait revivre ABBA, à travers ses costumes
Chavornay, 7 juin 2019. ABBA (The Animals) avec Richard Jaquier. © Michel Duperrex

Il fait revivre ABBA, à travers ses costumes

4 juillet 2019
Edition N°2532

Chavornay – Dans le garage de Richard Jaquier, la magie du groupe de pop suédois continue d’opérer grâce aux photos, aux pancartes et, surtout, aux douze tenues de scène que cet inconditionnel fan a méticuleusement confectionnées. Sa passion l’a emmené jusqu’en France où il expose désormais son travail.

Ces œuvres sont l’aboutissement d’une passion qu’il entretient depuis sa jeunesse pour le célèbre groupe suédois. Le souvenir de la prestation du quatuor à l’Eurovision de 1974 est impérissable pour Richard Jaquier. «À l’époque, on n’osait pas trop dire qu’on aimait ABBA», regrette cet ancien steward de 53 ans. Pourtant, dès l’adolescence, le Chavornaysan parcourt les plateaux de télévision, non pas pour aller dans le public, mais pour «monter sur le carrousel du show business» et rencontrer ses idoles. En 1983, dans les coulisses de l’émission Cœur en fête, de la Télévision suisse romande (TSR),  il croise même Frida, une des chanteuses du groupe. «Je voulais faire des versions françaises de leurs chansons», confie le Nord-Vaudois. Une idée que les maisons de disque de l’époque n’ont pas voulu entendre, affirme-t-il, alors même que le succès de ce type de versions traduites est aujourd’hui incontestable.

Des répliques aux airs de reliques

Qu’à cela ne tienne! La fan attitude de Richard Jaquier ne va pas s’arrêter là. En 1998, il assiste à une prestation du groupe Björn Again, pastiche d’ABBA, et atteint l’épiphanie en voyant leurs costumes, de véritables imitations des originaux. «Il faut que je fasse ça!», se jure-t-il alors.

Il se met dès lors au travail, et n’omet aucun détail. «J’ai tout fait moi-même, sauf les chaussures, en me basant sur des photos d’archives, des livres et sur Internet», assure le Chavornaysan. Il lui faudra des jours  de recherche et de confection pour arriver à un résultat au plus proche des tenues originales. «J’en ai fait une, puis deux, puis d’autres», lance-t-il en désignant les apparats portés pour interpréter Waterloo durant l’Eurovision de 1974. «C’était très kitch, surchargé de couleurs, de tissus, de perles, de détails. J’ai dû recopier à la main les motifs de la jupe de Frida et les peindre à la main.»

Du garage au musée

Petit à petit, son garage s’est aménagé pour faire de la place aux costumes et aux mannequins qui les portent. Des photos et des pancartes explicatives agrémentent les murs et donnent à cette pièce isolée des airs de musée, à l’image du temple officiel du groupe suédois, ABBA The Museum, basé à Stockholm. «Quand j’ai vu le résultat, j’ai décidé de faire une vidéo pour présenter mon travail aux fans d’ABBA», explique le conservateur en herbe. Richard Jaquier était alors loin de se douter qu’à peine une semaine après la mise en ligne de sa vidéo, Jean-Marie Potiez, biographe francophone du groupe, allait le contacter pour une incongrue proposition: mettre les costumes à disposition du MuPop, le Musée des musiques populaires, à Montluçon, au centre de la France. Quatre d’entre eux ont donc pris la route pour se retrouver au cœur d’une exposition sur les tubes de l’été, à découvrir du 29 juin jusqu’au 5 janvier 2020. «Tout ça me rapproche de la musique, souligne Richard Jaquier. Mettre à disposition mon travail, c’est à la fois un hommage et un remerciement à ABBA.»