Vania Alleva, présidente du syndicat Unia, était à la vallée de Joux, vendredi matin, là où la grève de 1991 avait démarré. Elle tenait à être présente aux côtés des travailleuses de l’horlogerie qui, comme à l’époque, ont débrayé afin de donner un «signal fort pour l’égalité».
Comment mesurez-vous le chemin parcouru depuis 1991?
Il y a eu des évolutions au niveau de la loi sur l’égalité, comme le congé maternité. Quelque chose s’est déclenché. Le problème, c’est qu’il y a toujours des inégalités salariales, des problèmes pour concilier vie familiale et professionnelle, ou des soucis liés au temps de travail, puisque certaines professions attendent des travailleuses qu’elles soient disponibles à tout moment.
Quel est le sentiment des femmes d’aujourd’hui?
On sent beaucoup de colère. Elles estiment qu’on avance trop lentement. Mais elles manifestent avec fantaisie et détermination.
Quelle suite allez-vous donner à cette grève?
Aujourd’hui, nous demandons davantage de respect, d’argent et de temps. Mais la mobilisation doit se poursuivre. En tant que syndicat, on va axer la campagne d’octobre sur les revendications salariales pour les femmes, surtout dans des branches dites féminines. Et il faut maintenir la pression dans la rue: sans ça, rien ne bougera.
Comment y parvenir?
La préparation de la grève et la grève ont montré qu’il était important de parler de ces discriminations. Il faut maintenir la communication sur ces thématiques.