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«Il m’a pris tout ce que j’avais !»
©Michel Duperrex

«Il m’a pris tout ce que j’avais !»

3 octobre 2016 | Edition N°1840

Yverdon-les-Bains – Une femme et son compagnon, âgés de 39 ans, sont morts des suites d’une agression à l’arme blanche. Problèmes de voisinage ou jalousie ?

Les proches des victimes ont déposé des fleurs au pied de l’immeuble où le double meurtre a été perpétré. Cette agression a provoqué beaucoup d’émotion dans le centre-ville. ©Carole Alkabes

Les proches des victimes ont déposé des fleurs au pied de l’immeuble où le double meurtre a été perpétré. Cette agression a provoqué beaucoup d’émotion dans le centre-ville.

«Il injuriait Natacha fréquemment. Elle ne comprenait pas pourquoi. Je lui ait dit qu’elle devrait prendre deux bières, frapper à sa porte, et lui demander ce qu’il avait contre elle. Elle ne comprenait pas l’attitude de ce voisin.» Au lendemain de l’agression, commise à l’arme blanche, dans un immeuble de la rue du Lac, en plein centre d’Yverdon-les-Bains, la mère de Christophe, -il était déjà mort à l’arrivée de la police-, qui tient un commerce à quelques dizaines de mètres des lieux du crime, est convaincue que la jalousie est le mobile du meurtre.

Un fils unique

Atterrée, cette femme, qui tient un commerce à la rue du Lac depuis près d’un quart de siècle, ajoute : «Ce fils, c’est tout ce qui me restait. Il me l’a pris.» Elle a elle-même informé les commerçants et amis du voisinage du drame qui la frappait, après avoir subi un nouveau choc vendredi matin, lorsque le père du fils de Natacha l’a informé que celle-ci avait succombé à ses blessures durant la nuit.

Très amoureux

Les faits viennent d’être découverts. Plusieurs patrouilles de Police Nord vaudois et de la Gendarmerie sont intervenues. ©Michel Duperrex

Les faits viennent d’être découverts. Plusieurs patrouilles de Police Nord vaudois et de la Gendarmerie sont intervenues.

Christophe s’est rapproché de sa mère en raison des problèmes de santé qu’elle a eus, il y a un peu plus d’un an. Il l’aidait quotidiennement à la mise en place.

C’était aussi un homme très amoureux de Natacha. Ils avaient entamé une relation il y a quelques mois et passaient beaucoup de temps ensemble à la rue du Lac, où ils étaient connus de tout le voisinage. Tous deux étaient âgés de 39 ans. Natacha était mère d’un jeune homme de 19 ans.

La maman de Christophe a assisté à l’arrivée des forces de l’ordre, puis des ambulances. A aucun moment, elle ne s’est doutée de ce qui se passait. Ce n’est qu’en fin de soirée, une fois les investigations d’urgence menées à leur terme, que deux policiers de la Sûreté sont venus la trouver.

L’horrible confirmation

«Ils m’ont posé des questions sur toutes sortes de détails, notamment les tatouages. C’est après leur avoir indiqué le texte d’un tatouage particulier qu’ils m’ont dit que mon fils avait été victime d’une agression. Ils ont été très gentils», indique la mère de la victime.

Et d’ajouter : «J’avais essayé de l’appeler en fin d’après-midi pour le rangement du matériel, mais il ne répondait pas…»

Le mobile reste à établir

Les investigations de détail ont débuté avec l’arrivée des spécialistes de la Police de sûreté. ©Michel Duperrex

Les investigations de détail ont débuté avec l’arrivée des spécialistes de la Police de sûreté.

L’auteur, lui, a invoqué des «problèmes de voisinage», ce que confirme le communiqué de la Police cantonale vaudoise. Mais l’enquête n’en est qu’à ses débuts et il est encore bien trop tôt pour privilégier l’un ou l’autre mobile.

On relèvera tout de même que l’auteur, qui est passé rapidement aux aveux, se serait plaint d’être dérangé par le bruit -il occupait un logement situé au-dessus de celui des victimes-, alors qu’un autre voisin ne semble jamais avoir été dérangé par du tapage.

Longues opérations

Dans les heures qui ont suivi les faits, de très nombreux policiers, un procureur de l’Arrondissement de la Broye et du Nord vaudois, des spécialistes de la Police scientifique et de la Police de sûreté, se sont succédé sur les lieux du drame. Le meurtrier a été longuement interrogé sur place, avant d’être évacué, sous bonne garde, en ambulance. Il aurait été blessé, ce qui voudrait dire que les victimes ont tenté de se défendre. Vendredi matin encore, les agents de la Police de sûreté ont procédé à des perquisitions dans l’immeuble où s’est déroulé le drame.

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Isidore Raposo