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Il n’y aura aucun relégué en Regio League
© Zsolt SARKOZI

Il n’y aura aucun relégué en Regio League

11 novembre 2020

Alors que les championnats sont suspendus, les autorités du hockey amateur ont pris une première décision forte. Des promotions seront toujours possibles.

On ne sait toujours pas quand, ni si le hockey sur glace des amateurs reprendra durant l’hiver. L’heure est à l’attente. Néanmoins, dans ce contexte d’incertitude, le groupe de travail Covid-19 de la Regio League a pris une série de décisions pour la saison en cours et, corollaire, la suivante. En premier lieu, celui d’abolir toute relégation sportive dans les ligues amateurs (chez les actifs, les féminines, les espoirs et les seniors). Cela concerne notamment les équipes des clubs nord-vaudois, le HC Yverdon, le HC Vallorbe et le HC Vallée de Joux.

Cette décision devrait tranquilliser ceux qui craignaient de ne pas pouvoir défendre leurs chances équitablement en cette saison particulière, dans le cas où celle-ci devrait reprendre à un moment ou un autre.

Pas de relégation ne signifie pas que les ascensions seront proscrites, au contraire: «Une promotion dans une ligue supérieure sera toujours possible, à condition que les clubs répondent aux critères sportifs définis dans les directives», indique la Regio League.
Les adaptations décidées risquent néanmoins de changer le nombre d’équipes dans les groupes des différentes ligues la saison prochaine (2021-2022). Une anomalie qui sera gommée durant la campagne concernée: «Cela signifie, par exemple, que si un groupe est limité par la réglementation à douze équipes, et que treize équipes jouent dans le groupe au cours de l’exercice 2021-2022, il y aura alors deux relégués dans la saison», précisent les autorités du hockey des amateurs.

Au point par match

Par ailleurs, les phases de relégation qui sont devenues obsolètes à la suite de la décision seront supprimées tout au long du processus.

Le groupe de travail a également recommandé à tous les organes décisionnels concernés de passer immédiatement à la «phase 2» du plan Covid-19 élaboré avant le début de la saison. Cela signifie notamment d’activer l’option du quotient de points pour établir le classement (la moyenne de points par matches joués).

Pour finir, si l’interruption des compétitions devait durer plus longtemps qu’annoncé, la task force évaluerait alors l’annulation des tours perdus ou la révision des phases de championnat prévues, en fonction de la situation. Une étape après l’autre.

 

Bertrand Barbezat: «Cette décision ne change pas grand-chose pour le HC Yverdon»

 

Président du HC Yverdon, dont la première équipe évolue en 1re ligue, Bertrand Barbezat réagit à l’annonce de la Regio League de supprimer les relégations cette saison.

Bertrand Barbezat, c’est une bonne nouvelle pour votre club, non?

Honnêtement, cette décision ne change pas grand-chose pour le HC Yverdon, dans la mesure où on n’était pas vraiment inquiets pour notre place en 1re ligue. Ce n’est en définitive qu’une partie du problème qu’il faut régler.

Quelles sont les autres parties du problème que vous évoquez?

Elles sont économiques avant tout. Une telle décision nous aurait été utile en avril ou mai derniers, quand nous avions demandé à la ligue de se prononcer sur le sujet, car cela aurait permis des économies. Notre position de disputer une saison sans risque de relégation avait été prise en compte, mais pas acceptée. Et aujourd’hui, on ne sait pas si l’équipe qu’on a montée – et pour laquelle on paie des frais de formation –, on pourra la faire encore jouer. Pour résumer, cela nous coûte presque aussi cher, mais on n’a pas de recettes, puisqu’on ne peut pas organiser nos manifestations. Alors, non, je le répète: la décision prise ne va pas changer grand-chose sportivement. Le vin est tiré, il faut le boire, toujours sous un angle économique.

Le montant de ces unités de formation, c’est la raison pour laquelle vous aviez, en 2015, demandé la relégation en 2e ligue…

Elles ont été abaissées de 30 à 40% depuis lors, mais il n’en demeure pas moins que cela reste une charge importante. Pour notre part, on a de la chance que nos joueurs aient été extrêmement fair-play au printemps, consentant de gros efforts. Ils ne nous coûtent qu’en matériel.

Comment voyez-vous la suite des choses?

Il y aura des traces dans les finances des clubs et, en ce sens, il faudra que la ligue anticipe la saison 2021-2022. Certains, en tout cas de MySports League, de 1re ligue et peut-être de 2e ligue, se trouvent dans des situations difficiles et, s’il n’y aura pas de relégation sportive, il n’est pas certain que tous aient les moyens de continuer à jouer au niveau où ils se trouvent. Pour notre part, on n’en est pas là mais, présentement, la 1re ligue coûte beaucoup trop cher.

Vous vouliez également vous exprimer à propos de la relève.

Oui, j’espère qu’on va rapidement donner la possibilité aux jeunes de reprendre la compétition. Là, le risque n’est pas économique, mais sportif, particulièrement pour les plus âgés des mouvements juniors. À ces âges, à chaque fois qu’on vient sur la glace, on apprend quelque chose. Ce qui compte, dans un sport comme le nôtre, avec des aspects techniques particuliers qu’on ne peut travailler que sur la glace, c’est l’addition de ces expériences et, là, des jeunes se retrouvent à l’arrêt depuis quelques semaines. Ce n’est pas bon, surtout en plein hiver. Leur permettre de s’entraîner et de jouer de nouveau est important pour la formation, pour le développement du hockey suisse.

Manuel Gremion