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Il orchestre le classique depuis 55 ans
Bioley-Magnoux, 29 janvier 2019. Vde-gallo, Olivier Buttex. © Michel Duperrex

Il orchestre le classique depuis 55 ans

13 février 2019
Edition N°2435

Bioley-Magnoux – La maison d’édition VDE Gallo d’Olivier Buttex a accumulé plus de 1500 productions depuis sa création, en 1964.

Il a beau avoir pris sa retraite de pasteur en 2006, il n’a pas oublié pour autant sa précieuse maison d’édition, VDE Gallo. A 74 ans et après plus de 50 ans d’activité sur le marché musical classique, Olivier Buttex n’est pas près de décrocher.

Cet habitant de Bioley-Magnoux a débuté son aventure musicale en 1964, à l’âge de 20 ans, aux côtés de son petit frère André. Dès lors, VDE Gallo a enchaîné les collaborations et orchestré les productions et enregistrements de multiples projets, tout en évoluant avec son temps, passant des vinyles aux cassettes, puis aux CDs. A ce jour, la maison d’édition accumule plus de 1500 productions dans les domaines des musiques du monde et du classique. «On a commencé avec ce style donc forcément, ça a fait boule de neige et c’est resté très axé sur la musique classique», précise Olivier Buttex.

Les débuts de l’aventure

Le tout premier enregistrement des deux frangins s’était déroulé à la paroisse de la Croix d’Ouchy, à Lausanne, après qu’André Buttex, autrefois étudiant à l’Ecole des métiers de Lausanne, avait construit un enregistreur à bandes. Le résultat? Une production de 200 exemplaires et un bénéfice de cinquante francs.

A la suite de cette première aventure, les frères Buttex avaient organisé un concours pour compositeurs et interprètes et réuni 33 inscriptions. C’est à ce moment-là qu’ils avaient trouvé le nom de leur entreprise: «VDE signifie Voix Dans l’Eglise. Nous l’avons choisi en créant le concours et il est resté. L’Eglise, c’est comme une grande famille où on s’accueille les uns les autres. Et Gallo vient de gallos, qui signifie coq en latin.» Et d’ajouter: «Notre but était d’avoir une petite maison d’édition qui aide les voix peu connues, peu importe qui. Même quelqu’un de non croyant, tant que l’interprète avait quelque chose à dire, on le publiait. Avec le temps, c’est resté le même principe, on n’a jamais travaillé en fonction de ce qui marchait ou pas mais des rencontres et des sollicitations», raconte Olivier Buttex.

Mais qui dit enregistrement et production dit recherche de distributeurs. Le septuagénaire se souvient que, dans les années huitante, «les grands distributeurs du monde entier se déplaçaient à Cannes (F) chaque année et on y rencontrait tous les directeurs. Cela nous permettait de négocier des contrats directement sur place, contrairement à aujourd’hui. C’est notamment là-bas que je trouvais des partenaires lointains, par exemple venus des Etats-Unis.»

Des hauts et des bas

La gestion d’une maison d’édition peut toutefois donner du fil à retordre: «Le marché du disque est difficile, beaucoup de mes distributeurs ont fait faillite au fil du temps. Donc on se retrouve parfois à ne pas être payés ou à avoir des pertes. Cependant, ça reste positif, car travailler avec plusieurs distributeurs à travers le monde nous a permis de faire parler de certains artistes sur le plan international», explique son créateur.

Malgré tous ces bons souvenirs, Olivier Buttex est conscient qu’il devra léguer son entreprise tôt ou tard: «Ça va être difficile, car on ne peut pas en vivre. J’aurais aimé gagner ma vie grâce aux CDs, mais je n’ai pas réussi. J’ai dû travailler à temps partiel comme pasteur. Je cherche encore quelqu’un qui aurait de la disponibilité pour s’en occuper, mais les gens sont freinés en raison du manque de revenus à la clé.» Olivier Buttex reste confiant malgré tout: «Ça reste un beau métier qui est passionnant.»

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Dans une ambiance pascale

Passionnée par les textes bibliques et le chant depuis toute petite, la conteuse et chanteuse Isabelle Bovard, de Montreux, passera par le Nord vaudois pour présenter son spectacle La vie, la mort et Vendredi-Saint, en avril. Une œuvre qu’elle propose chaque année aux alentours de Pâques depuis 2015 et qui allie textes bibliques et chansons françaises. La nouveauté, cette année, c’est la sortie d’un CD, enregistré par VDE Gallo. L’entreprise s’est également occupée de la production de l’album intitulé Un chemin de Vendredi-Saint jusqu’à Pâques.

Isabelle Bovard, psychomotricienne de 47 ans, n’est toutefois pas seule dans ce projet. Elle est accompagnée au piano par Robin de Haas, son professeur de chant depuis 2002: «C’est lui le pro dans l’histoire, il me permet d’aller le plus loin possible.»01010