Samuel Dyens veut s’accorder un temps de réflexion, avant de se relancer dans la bataille.
En ce début d’année, et au terme d’une longue réflexion, Samuel Dyens a décidé de quitter le PLR, dont il était l’un des militants les plus engagés dans l’ancien district de Grandson. Afin de retrouver sa totale liberté d’action, il a également démissionné de la Municipalité de Concise, dont il était vice-syndic en charge notamment de l’eau, de l’épuration et des déchets. A ce titre, il représentait la Commune à l’ACRG (Association des communes de la région de Grandson).
Ce départ est le résultat non pas d’une fatigue, mais bien d’une lassitude résultant de certains fonctionnements. En effet, le jeune quinquagénaire est un homme de terrain – il l’a récemment démontré dans le cadre de la pétition contre le deal de rue –, et il aime les solutions, quand elles sont concrètes et qu’elles constituent une plus-value pour la communauté.
A l’heure où, tous partis confondus, la militance a tendance à s’éroder, Samuel Dyens fait partie de ceux qui s’engagent et qui ne comptent pas leur temps dès qu’il s’agit d’atteindre un objectif. Ceux qui ont suivi la campagne en vue des dernières élections cantonales, en 2022, admettront qu’il a effectué un énorme travail. C’est sans doute, dans le Nord vaudois, le militant PLR qui a été le plus présent sur le terrain. Et même s’il n’a pu conquérir un siège de député, il a tout de même contribué au renversement de la majorité gouvernementale.
Un temps trop lent
«J’ai décidé de m’accorder une pause, une année sabbatique», explique l’ancien candidat PLR au Grand Conseil vaudois. Sans vouloir en dire beaucoup plus sur la suite, Samuel Dyens annonce la couleur: il reviendra, c’est sûr! Mais sous quel drapeau? Le Concisois répond par un sourire. Il n’en dira pas plus, même si l’homme d’action, entrepreneur dynamique, pourrait être courtisé par l’UDC.
Le consensus mou l’exaspère
En prenant le temps de converser avec cet homme au franc-parler, on réalise rapidement que son dynamisme et son besoin de concret s’accommodent mal avec le rythme du temps politique. Surtout lorsqu’il est dicté par une forme d’immobilisme.
«Mon engagement au sein du PLR local et cantonal a été très fort, peut-être trop fort», analyse-t-il. Et d’ajouter: «Ou peut-être ne suis-je pas fait pour le PLR?»
PLR yverdonnois «trop à gauche»
Même si la décision de l’élu concisois résulte d’un ensemble d’éléments, il en est un qui a sans doute pesé sur sa décision: «Au bout de ce canton, au sud du lac de Neuchâtel (Yverdon), une politique PLR beaucoup trop à gauche ne me convient plus.» Et d’asséner: «Un manque de dynamisme (voir le Facebook du PLRY) en témoigne: le laxisme.»
Mais ce n’est pas tout, le démissionnaire est d’avis que son parti aurait dû lancer son propre candidat à l’élection complémentaire: «Pour couronner le tout, je déplore la candidature de l’entente yverdonnoise (ndlr: de droite)…»
En clair, le consensus mou, illustré par la présentation, par la Municipalité d’Yverdon in corpore, du contre-projet de parking à la place d’Armes, est de l’avis de Samuel Dyens contraire aux intérêts d’un parti qui doit assumer ses responsabilités: «Je m’indigne tout en sachant que l’équilibre politique actuel au sein de cette Municipalité n’y est pas.» A vrai dire, au sein même du PLR, il est loin d’être le seul de cet avis.
Samuel Dyens, on l’a dit, a beaucoup travaillé pour obtenir une majorité de droite au gouvernement cantonal. Il déplore aujourd’hui que cette majorité ait laissé passer l’interdiction des chauffages électriques. «La transition énergétique va immanquablement faire augmenter les loyers. Diriger un canton n’est pas être premier de classe. Si cela devait être la vérité, la fiscalité aussi!» Cela dit, il remercie la direction du PLR, «qui a toujours été reconnaissante du travail réalisé», mais aussi les personnes avec lesquelles il collabore et son électorat.
Une forme de malaise
Samuel Dyens, enfant du village, quitte également la Municipalité de Concise, en se rendant à une évidence: nul n’est prophète en son pays. Cela dit, il juge son bilan positif, tant au niveau de l’Exécutif que des associations intercommunales où il était délégué.
Quant à l’avenir proche, il se situe dans l’action: «Je vais continuer mon engagement citoyen avec mes collègues (Stop deal de rue) et je reste attentif à la vie politique.» En espérant que sa décision secouera certaines personnes, il invite son électorat «à voter pour une personne qui veut travailler pour lui».