Yverdon-les-Bains - Après avoir levé 50 000 francs, notamment via un crowdfunding, l’association Un accès pour tous lance sa plateforme akse.ch.
Ça y est, les Suisses ont retrouvé leur liberté de déplacement depuis lundi. Bien que les frontières soient de nouveau ouvertes, il reste quelques barrières qui restreignent la mobilité de certains, à l’instar d’Alexandre Fallet. Il s’agit parfois d’une marche à l’entrée d’un magasin, de toilettes situées au sous-sol ou simplement d’allées trop étroites.
«Il n’y a pas besoin d’avoir un handicap pour voir sa mobilité réduite. Porter trois sacs à dos, une valise ou marcher avec une poussette, on ne se déplace déjà plus de la même façon», explique cet habitant de Chavannes-le-Chêne. Et il en sait quelque chose, lui qui jongle entre son fauteuil roulant et ses cannes pour avancer. C’est pour toutes ces personnes qu’il a lancé, via l’association yverdonnoise Un accès pour tous, la plateforme akse.ch, fin mai. «En quarante-huit heures, plus de mille personnes se sont connectées sur l’application web», assure-t-il, fier de constater l’utilité de son projet.
Partenariat avec Pro Infirmis
Cet outil permet à tout un chacun de trouver un lieu public adapté à sa situation. Outre les expériences personnelles du Nord-Vaudois, l’association travaille en partenariat avec Pro Infirmis qui a lancé un projet similaire de son côté. «On se complète bien, car nous, on vise aussi les parents avec des poussettes et les gens avec des rollators, insiste Alexandre Fallet. C’est aussi utile pour les proches aidants.» Une mise à jour a été réalisée pour vérifier l’accessibilité des sites à la suite des mesures sanitaires.
Plus de 3500 sites ont été cartographiés en Suisse et d’autres vont encore s’y ajouter puisque la plateforme est gratuite et interactive. «J’aimerais qu’elle devienne le Wikipédia de la mobilité en Suisse», rigole Alexandre Fallet. Qui précise: «L’idée n’est pas de pointer les endroits qui ne sont pas adaptés, mais de mettre en avant ceux où l’on peut aller quand on est à mobilité réduite.»
Le site en ligne, le Nord-Vaudois va reprendre son bâton de pèlerin pour chercher 100 000 francs, afin de solder les factures ouvertes. Il entend aussi adapter le site pour les dyslexiques, et le traduire en allemand et en italien.