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Ils demandent des comptes à Orange

18 juin 2014

Non informés de la pose de paraboles de transmission sur le toit de leur immeuble, des locataires, qui craignent pour leur santé, ont fait opposition à la mise à l’enquête de l’opérateur.

Peter Schlegel effectue des mesures d’ondes électromagnétiques autour de la tour des Chaînettes, sous l’oeil attentif de Mia Schlegel.

Peter Schlegel effectue des mesures d’ondes électromagnétiques autour de la tour des Chaînettes, sous l’oeil attentif de Mia Schlegel.

Mécontents du manque de communication lié à une mise à l’enquête d’Orange, des habitants de la tour des Chaînettes, à Yverdon-les- Bains ont sollicité une entrevue avec l’opérateur, qui possède trois antennes-relais sur le toit de l’imposant édifice. Organisée au domicile de Jacques Pfister, l’un des contestataires, la rencontre a permis aux opposants de rappeler à Sandra Lemonnier, la représentante de l’entreprise de télécommunications, l’accord qui lie la société avec eux. «Une convention a été signée avec Orange. Elle demande que nous soyons avertis lorsqu’une modification intervient », a précisé Jacques Pfister.

Informé des travaux projetés au sommet de leur édifice via la mise à l’enquête publiée dans la presse, il a, avec sa femme, Viviane, et son voisin, Jean-Daniel Ray, fait part de son mécontentement auprès du propriétaire de l’immeuble, à savoir la Caisse de pensions de l’État de Vaud, de la Commune, d’Orange et du Tribunal des baux.

Locataires du quatorzième et dernier étage, et donc «en première ligne», ils souhaitaient avoir des informations pour savoir «à quelle sauce ils allaient être mangés». Sandra Lemmonier leur a premièrement indiqué que les travaux projetés concernent l’installation de paraboles de transmission sur le toit de l’immeuble. Au nombre de quinze, ces dernières vont en fait être transférées du faîte du silo Landi d’Yverdon-les-Bains, voué à disparaître.

Peut-être nocifs

Les locataires lui ont demandé si une étude portant sur l’émission des faisceaux hertziens était réalisable, une requête à laquelle elle a répondu par la négative. «Cela ne se mesure pas, car il s’agit d’un faisceau direct. C’est comme un câble électrique», a-t- elle précisé.

Également présent autour de la table, l’ingénieur Peter Schlegel a corroboré ses propos, émettant toutefois des réserves sur l’aspect inoffensif de ce système de transmission de signaux.

«Il n’y a pour l’heure pas eu d’étude se limitant aux faisceaux hertziens, mais je soupçonne qu’ils peuvent être nocifs. J’envisage d’ailleurs de me pencher sur la question», a-t-il déclaré.

Muni de son instrument de mesures, il a contrôlé différentes fréquences dans l’appartement de Mia Schlegel, une locataire du sixième étage ayant également participé à l’entrevue avec Orange. Puis répété l’opération dans les logements des Pfister et de Jean-Daniel Ray.

«Depuis quelques mois, je souffre de maux de tête et d’insomnies. L’appareil a affiché des valeurs très élevées s’agissant du wi-fi», signale Mia Schlegel.

Très préoccupée par la multiplication des ondes électromagnétiques, l’habitante de la tour a adressé un courrier à la Ville rendant attentif à la proximité du collège Léon-Michaud et du Centre professionnel du Nord vaudois des antennes d’Orange. «Il s’agit d’une question de santé publique. Les gens ne sont pas informés sur leur impact potentiel », souligne-t-elle.

Ludovic Pillonel