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Ils font le désespoir des hackers

24 octobre 2016 | Edition N°1855

Yverdon-les-Bains – Strong.codes fait son entrée dans le Top 100 des start-up suisses l’année de sa création. De quoi consolider le statut de place forte de la sécurité informatique acquis par la ville, à travers la HEIG-VD et Y-Parc.

De g. À dr.: Julien Rinaldini, Laurent Balmelli, Pascal Junod et Johan Werhli (manque Gaël Jobin) forment une équipe difficile à battre. ©Michel Duperrex

De g. À dr.: Julien Rinaldini, Laurent Balmelli, Pascal Junod et Johan Werhli (manque Gaël Jobin) forment une équipe difficile à battre.

C’est peut-être le début d’une nouvelle success story dans le microcosme de la sécurité informatique yverdonnois. Après NetGuardians, Sysmosoft et CashSentinel, une autre jeune pousse issue de la pépinière technologique locale fait, en effet, parler d’elle.

Strong.codes, fondée en janvier de cette année, fait déjà partie du Top 100 des start-up suisses. L’annonce de sa présence dans le classement, qui met en évidence d’autres représentantes du Nord vaudois (lire encadré), a, dans un premier temps, été prise pour un traquenard dans le fief de cette société active dans la protection logicielle. «Nous avons d’abord cru à un spam, mais en nous renseignant, nous avons constaté qu’il s’agissait d’une démarche légitime. De nombreux experts participent à l’élaboration de ce top 100», déclare Laurent Balmelli, responsable business et stratégie de Strong.codes.

Ce dernier a rejoint, il y a un an, la start-up désormais basée à Y-Parc, mais dont la naissance a eu lieu au sein de la Haute école d’ingénierie et de gestion du Canton de Vaud (HEIG-VD).

«Le projet est issu d’un axe de recherche lancé en 2010, dans lequel un premier travail de Bachelor a été réalisé. Plusieurs financements de type académiques ont permis de continuer les investigations. Mes assistants Julien Rinaldini et Johan Werhli ont effectué leur thèse de master dans le domaine», explique Pascal Junod, professeur à l’Institut des technologies de l’information et de la communication (IICT) de la Haute Ecole.

Fin 2014, le trio a dévoilé une partie de son outil et décidé de lui donner un nouvel élan, au vu de l’intérêt suscité par sa publication. L’obtention, cette même année, de la Bourse start-up de la HEIG-VD l’a bien aidé à démarrer.

Blindage à toute épreuve

Rendre la vie dure aux hackers -les pirates de l’informatique-, voici la fonction de l’arsenal de protections que déploie Strong.codes. Des acteurs de la place financière et des leaders mondiaux des jeux pour téléphones mobiles ont déjà été convaincus par l’efficacité de ce cyberbouclier, qui pourrait aussi se faire une place dans le marché de l’automobile connectée ainsi que dans le milieu militaire.

«Il va falloir investir pour défendre notre propriété intellectuelle et continuer à gagner des parts de marché au détriment de notre principal concurrent américain en situation de quasi-monopole», relève Laurent Balmelli.

Le Nord vaudois place cinq jeunes pousses

Le Top 100 des start-up suisses, publié le mois dernier par le site startup.ch, en collaboration avec PME Magazine et la Handelszeitung, identifie, depuis plusieurs années, les nouvelles venues de la scène entrepreneuriale les plus prometteuses. En 81e position, Strong.codes ferme la marche des représentantes nord-vaudoises, derrière de jeunes pousses plus expérimentées. Autre résidente d’Y-Parc, EcoRobotix se place au 28e rang avec sa machine à désherber les champs ; CombaGroup, l’hôte de l’Agropôle de Molondin qui propose un système novateur de culture de salades hors-sol, termine 41e. Toujours dans le parc technologique yverdonnois, DEPsys suit de près, avec sa solution de gestion de réseau électrique à distance (45e); Enfin, CashSentinel, native de la Cité thermale mais désormais active à Lausanne, a décroché la 80e place avec son service de paiement sécurisé.

La sécurité informatique moteur d’Y-Parc

Le professeur Pascal Junod a mis sur pied et anime, avec ses collègues Sylvain Pasini et Alexandre Karlov, le Bachelor en sécurité de l’information proposé depuis 2010 au sein de l’Institut des technologies de l’information et de la communication (IICT) de la HEIG-VD. «Nous sommes passés de sept inscriptions au début à dix-sept cette année», relève celui qui collabore de temps à autre avec Strong.codes dans le cadre de la recherche et du développement.

Sandy Wetzel, directeur d’Y-Parc, souligne la belle diversité de compétences dans la sécurité informatique dont jouit le pôle yverdonnois. Même si environ 10% des hôtes du parc technologique sont liés au domaine, la réussite d’entreprises telles que NetGuardians est un atout promotionnel utilisé en permanence pour valoriser l’image du site. Sandy Wetzel salue le dynamisme des formations et de la R&D à la HEIG-VD, qui contribuent grandement à l’aura acquise par la place yverdonnoise.

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Ludovic Pillonel