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Immense révolution en vue pour le football suisse

1 novembre 2010

Football – Les clubs de 1re ligue, réunis à Zurich, ont voté massivement en faveur de la nouvelle répartition entre les différents championnats. Une «super 1re ligue» est sur le point d’être créée.

 

Baulmes (Frédéric Gilardi et Marko Filipovic) et Yverdon (Edo) jouaient dans la même catégorie en 2007. Les retrouvera-t-on unis en 2012? Ou avant...

Baulmes (Frédéric Gilardi et Marko Filipovic) et Yverdon (Edo) jouaient dans la même catégorie en 2007. Les retrouvera-t-on unis en 2012? Ou avant...

Le football helvétique s’apprête à vivre quelques changements d’importance! Réunis à Zurich pour leur assemblée et leur conférence annuelles, les délégués des clubs de 1re ligue ont pris connaissance du projet élaboré par un groupe de travail composé de représentants de la 1re ligue et de la Swiss Football League, et ont voté massivement pour son application dès la saison 2012/2013. La réforme était très attendue, notamment par les clubs de 1re ligue, lesquels n’étaient pas satisfaits du tout du mode de promotion actuel, et notamment des contraintes liées à une accession à la Challenge League, que ce soit en termes de budget ou d’infrastructures. Le nouveau projet doit encore être présenté aux clubs de ligue nationale, lesquels peuvent encore décider de le faire tomber à l’eau, mais les clubs de 1re ligue ont clairement donné leur avis le week-end dernier.

 

Ce qui va changer? La création d’une ligue intermédiaire entre la 1re ligue et le football d’élite, une sorte d’antichambre, qui permettra aux clubs candidats de pouvoir se préparer convenablement, et de présenter un dossier d’accession acceptable. La 1re «promotion», son nom officiel, aura comme objectif de faire le lien entre les deux catégories d’élite et la 1re ligue, et n’aura, bien évidemment, aucune frontière régionale, s’étendant sur tout le territoire helvétique.

Concrètement? La Super League restera à dix équipes, la Challenge League en comptera également dix, au lieu de seize actuellement. La 1re ligue «promotion» regroupera 16 équipes, tandis que les trois groupes de 1re ligue actuels subsisteront, mais avec quatorze équipes au lieu de seize. Cela implique bien évidemment des relégations en série (six relégués en Challenge League l’an prochain!), mais également des promotions (six depuis la 1re ligue actuelle). Les douze équipes issues de ces relégations et promotions seront rejointes par quatre équipes de M21, pour un championnat à seize, dont le vainqueur sera promu en Challenge League, selon des modalités encore à définir, mais avec un dossier «en ordre», comme on dit, et notamment un budget conséquent.

Président du FC Baulmes, seul club nord-vaudois de 1re ligue, Fabian Salvi accueille favorablement cette réforme: «Il fallait faire quelque chose! La 1re ligue actuelle va probablement perdre en termes de niveau et d’attractivité, mais je suis favorable à ce projet. Le niveau de la Challenge League baisse depuis quelques saisons, cette ligue n’est plus attractive, et cette réforme va dans la bonne direction.» Aux clubs de ligue nationale de donner leur avis!

Collaboration vaudoise

 

18 mois. C’est le laps de temps qu’il reste à Yverdon Sport pour se donner les moyens d’intégrer la nouvelle Challenge League, qui ne comptera plus que dix équipes. Actuelle lanterne rouge d’un classement dans lequel figurent seize formations, le club nord-vaudois n’est pas en excellente posture. Pourtant, le président Paul-André Cornu n’hésite pas. «Nous allons tout mettre en oeuvre pour rester en Challenge League. Nous avons une année et demie pour y arriver, avec une première échéance en juin qu’il s’agit de ne pas manquer», explique-t-il.

La deuxième division, la place logique du club de la Cité thermale? Paul-André Cornu y croit, mais, surtout, il évoque l’avenir en termes… cantonaux. «C’est une vision concertée: nous aimerions que Lausanne atteigne la Super League et qu’Yverdon milite en Challenge League», souffle-t-il. Oui, c’est bien d’une véritable collaboration entre le LS et YS dont il est ici question.

Reste que, même si Yverdon Sport n’est de loin pas assuré de compter parmi les dix formations de Challenge League dans 18 mois, Paul-André Cornu est convaincu du bien-fondé des modalités de cette réorganisation. «Je n’y vois que des avantages. Economiquement et sportivement. Le niveau de jeu de la deuxième division va automatiquement s’élever, assure-t-il. Réunir dix équipes par division professionnelle, en Suisse, c’est la seule manière d’obtenir un nombre de matches satisfaisant.»

YS va désormais au-devant d’un double défi de taille. Se sauver, en juin, alors que la situation n’est aujourd’hui pas évidente. Puis terminer parmi les dix meilleurs d’un championnat qui sera plus acharné que jamais la saison prochaine.

Timothée Guillemin