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«J’ai horreur de tout ce qui est formaté»

5 novembre 2015

Yverdon-les-Bains – L’animatrice Danièle Gilbert, véritable star des années 70, sera à La Marive, le 24 novembre prochain. Elle y recréera, sur scène, son émission phare de l’époque, «Midi Première».

Danièle Gilbert présentera son spectacle au public nord-vaudois le 24 novembre prochain à La Marive. DR

Danièle Gilbert présentera son spectacle au public nord-vaudois le 24 novembre prochain à La Marive.

Francis Cabrel, Jean-Jacques Goldman, Michel Sardou, Sheila, Serge Gainsbourg, ils y sont tous passés. Et elle les a tous rencontrés. Armée d’un large sourire et d’une capacité d’improvisation à toute épreuve, Danièle Gilbert, animatrice vedette de l’émission «Midi Première», sur TF1, a accompagné le quotidien des Français, et des Romands, du milieu des années 70 jusqu’au début 1982, date à laquelle l’émission a connu son coup d’arrêt. Dès lors, entre pièces de théâtre, passages à la radio, à télévision, chanson et rédaction de livres, Danièle Gilbert a passé trente ans au service du public, qu’elle n’a jamais lâché, et duquel elle n’est pas prête de s’éloigner.

Come-back sur scène

Depuis 2011, elle chouchoute la mémoire de son ancienne audience en reconstituant, de façon on ne peut plus réaliste, «Midi Première », sur les planches cette fois, accompagnée d’artistes incarnant, à merveille, les stars de l’époque maintenant décédées. Elle sera de passage à Yverdon-les-Bains, le 24 novembre prochain, à La Marive, en compagnie de Joe Dassin (interprété par Arthur Jorka), de Dalida (Sandy Sims), de Claude François (Bastien Rémy), de Mike Brant (Claude Arena) et du grand Coluche (Henri Giraud). Entretien avec celle qui a été star parmi les stars. Et qui le reste.

Comment arrivez-vous à recréer, sur scène, une émission télévisée qui n’existe plus depuis 33 ans?

J’y parviens grâce à de très bons collègues. Ce sont de vrais chanteurs, pas des sosies, accompagnés par un orchestre en live. Ils savent faire revivre l’émission, se transformer en Mike Brant, Joe Dassin, Claude François, Dalida et Coluche. Ce sont des artistesinterprètes à part entière, ils sont vraiment épatants; même en parlant, ils arrivent à prendre la voix des stars. Avec eux, je peux improviser comme je le faisais dans l’émission. Ils m’impressionnent, parce que ce qu’ils font est vraiment très bien.

La télévision, la pression du direct, ça vous manque actuellement? Comment faisiez-vous, avant, pour gérer le direct?

Pour moi, plus c’est en direct, mieux c’est. J’aime quand il y a des pannes. J’ai horreur de tout ce qui est formaté, comme c’est le cas aujourd’hui. Cela conduit à une disparition de l’humain, alors qu’il est justement ce qu’il y a de plus important. Le rapport entre les personnes, c’est ce qui m’intéresse le plus. Du coup, tout ce qui se passe en direct me plaît, que ce soit dans un spectacle, une pièce de théâtre comme celle pour laquelle j’ai signé pour septembre 2016, des présentations de spectacles, un passage à la télévision. Si tout est réglé à l’avance, on n’a qu’à rester dans un bureau, c’est pareil.

Vous viendrez le 24 novembre, à La Marive. La Suisse, le canton de Vaud, vous connaissez?

Je connais la Suisse, et un peu la région. J’ai des origines alsaciennes par ma maman, née dans le Bas-Rhin. Nous ne sommes donc pas très loin, il y a quand même des points communs entre ces régions.

Vous étiez passée il y a un an à La Tour-de-Trême, qu’est-ce que vous aviez pensé du public suisse romand?

Le public suisse me plaît beaucoup. Comme j’ai fait plusieurs dates en Romandie avec «Presse Pipole», la pièce de théâtre d’Olivier Lejeune, j’ai appris à la connaître et j’avoue qu’on y trouve un très bon public. Il n’y a pas de sinistrose chez vous. La vie est peut-être plus facile, mieux organisée, c’est joyeux. Moi j’aime bien.

Vous avez fait de la télévision, de la radio, de la chanson, du théâtre, et même écrit des livres. En somme, c’est cet amour pour le public qui guide votre vie?

Il fut un temps ou je voulais être professeure, c’est vraiment le public qui m’attire, de quelque façon que ce soit. Pour le toucher, pour avoir un contact avec lui. Ce qui m’intéresse, c’est les autres, pas mon nombril. Du coup, avec le spectacle «Midi Première», je suis servie.

«Midi Première, La tournée des Légendes», mardi 24 novembre, 20h, La Marive, Yverdon-les-Bains. Prélocations: Migros Métropole.

Agathe Seppey