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Jaquet SA passe en mains fribourgeoises

20 janvier 2012

La plus ancienne entreprise du canton de Vaud, et la deuxième plus ancienne sur le plan suisse, a été vendue par la Famille Magnenat au Commerce de fer fribourgeois. La société de Vallorbe va pouvoir aborder une nouvelle phase de développement.

Pierre-Alain Rithner, directeur général de Jaquet SA, et le Conseil d’administration ont cherché et trouvé un repreneur.

A l’heure de la globalisation et des fusions aux conséquences parfois désastreuses, la reprise de Jaquet S.A., à Vallorbe, par le Commerce de fer fribourgeois est une opération rassurante. En effet, le nouveau propriétaire -il a fait une offre à tous les actionnaires et il détient déjà la majorité du capital- partage passablement de caractéristiques avec la société vallorbière, la plus ancienne du canton, puiqu’elle a été créée en 1675. Elle est aussi recensée comme la deuxième entreprise la plus ancienne du pays.

Le partenaire idéal

Jaquet S.A. était en mains de la famille Magnenat depuis les années cinquante. Il y a deux ans, au décès du professeur Pierre Magnenat, médecin, qui était l’actionnaire de référence mais qui n’avait pas d’activité opérationnelle dans la société, le problème de la succession s’est posé avec plus d’acuïté. Il s’agissait d’assurer l’avenir de la société et son développement.

Le conseil d’administration, présidé par Armand Pedrazzini, membre, par alliance, de la famille de l’actionnaire majoritaire, et le directeur général Pierre-Alain Rithner se sont mis à la recherche d’un partenaire susceptible d’assurer l’avenir de l’entreprise.

Et c’est finalement avec la famille Rossier qu’un accord a été trouvé. Cette famille détient en effet le Commerce de fer fribourgeois, société créée en 1908, qui contrôle Favre S.A. à Corcelles-près-Payerne, société créée à la fin du 19e siècle, et Aciers Favre S.A., Marin (NE), constituée plus récemment. Toutes sont actives dans la production et la vente d’aciers, la construction de halles, l’outillage et les fers d’armature pour le secteur de la construction.

Un grand de Romandie

L’acquisition de Jaquet S.A. permet à la famille Rossier d’élargir à la fois la gamme des produits et services proposés, mais également sa présence en Romandie puisque, outre Vallorbe, Jaquet est présente à Satigny (GE) et à Conthey (VS).

L’entreprise vallorbière apporte au groupe de la famille Rossier les marchines, grues et engins de chantier, et les modules préfabriqués.

Un fort développement

Directeur général de Jaquet depuis trente ans, Pierre-Alain Rithner, se dit «très content de la solution trouvée». Durant cette période, la société a connu un fort développement, passant de 22 collaborateurs et 10,5 millions de chiffre d’affaires à 81 employés et 50 millions de chiffre d’affaires l’an dernier.

«Nous pouvons dire qu’aujourd’hui, nous sommes leaders dans certains marchés de Suisse romande. Nous avons créé Jaquet Genève en 2002 et nous nous apprêtons à construire une nouvelle halle et un centre artisanal. Le nouveau propriétaire va nous donner la possibilité de développer nos affaires. Nous allons aussi bénéficier de certaines synergies, notamment pour les achats groupés», explique le directeur général.

Le personnel, informé à la veille des fêtes de fin d’année, a bien accueilli la nouvelle, rassuré par la proximité du nouvel actionnaire majoritaire.

Réactions

La famille Rossier, au travers des sociétés qu’elle contrôle désormais, devient l’un des acteurs les plus importants de son secteur en Suisse romande. Pour Charles Rossier junior, représentant de la quatrième génération et administrateur-directeur, la reprise de Jaquet était naturelle: «Les directions se connaissent depuis longtemps. Cette acquisition complète à la fois notre présence géographique et notre gamme.» Les sociétés du groupe emploient désormais 220 collaborateurs pour un chiffre d’affaires de plus de 120 millions de francs. «Nous sommes une entreprise familiale. Nous travaillons dans la continuité. Les autonomies régionales sont et restent. Il y aura quelques synergies ci et là», ajoute Charles Rossier.

«La volonté de l’actionnaire majoritaire était d’assurer l’avenir et le développement de Jaquet, et que la société puisse poursuivre sa vie. Il fallait trouver une société complémentaire et je crois que le nouveau propriétaire est bien armé. C’est aussi ce qui a rassuré notre conseil d’administration. Nous sommes extrêmement satisfaits. Assumer l’histoire et assurer la continuité, ce n’était pas évident», explique Armand Pedrazzini, président de Jaquet S.A.

Isidore Raposo