L’homme qui avait congelé et enterré chez lui son ex en 2016 nie avoir activement participé à son décès et assure avoir agi «au mieux».
Le fait divers avait marqué la région. Le corps d’une Urbigène avait été retrouvé en octobre 2016 dans le vide-sanitaires de la maison de son mari, dont elle était séparée, chez qui elle vivait toujours. La femme était en réalité morte environ trois mois plus tôt, en juillet. En attendant de lui creuser « un tombeau », son mari avait entreposé sa dépouille dans un congélateur.
C’est ce lundi que l’audience concernant cette horrible affaire s’est ouverte. Avec une grande question : quel rôle a joué l’ex-compagnon (mais néanmoins toujours mari) dans le décès de la femme. Fait assez rare, le Ministère public a retenu deux possibilités. Dans la première, l’Urbigène aurait, à la suite d’une énième dispute et après s’être fait humilier par son ex-partenaire, serré le cou de la victime jusqu’à ce que mort s’en suive. Dans l’autre, toujours dans le même contexte, il l’aurait poussée et cette dernière aurait ensuite perdu connaissance.
Deux versions, mais visiblement pas assez pour l’homme qui est arrivé libre à la salle d’audience cantonale de Renens. « Je suis désolé, mais je ne l’ai jamais touchée lors de cette dispute », a-t-il annoncé. Selon sa version, il aurait retrouvé sa femme pendue au moment de revenir dans la maison familiale, maison qu’il aurait quittée durant la dispute.
L’homme, dont les versions ont régulièrement changé sur de nombreux points de l’affaire tout au long de la procédure, a eu beaucoup de peine à répondre aux questions, se contredisant encore à plusieurs reprises. Il a néanmoins assuré que la façon dont il s’est occupé de la dépouille de sa femme était respectueuse. L’ancien couple avait une relation très compliquée, qui ne peut pas être résumée à deux compagnons qui se séparent sans divorcer. Le mari a assuré son attachement à la victime, la qualifiant de « femme de sa vie ». « J’ai fait ça avec amour, a-t-il lancé en parlant du traitement qu’il a réservé au cadavre de sa femme. Je l’ai fait dans le respect de son corps, je ne l’ai pas traité comme un bout de viande. C’est elle qui ne voulait pas être enterrée ou incinérée. Alors c’était la moins pire des solutions.» Une affirmation qui a fait bondir la présidente du tribunal, pas vraiment convaincue du « respect » montré par l’Urbigène.
L’audience reprendra cet après-midi dès 14h avec l’interrogation de deux experts.