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«Je me voyais déjà prendre feu»

16 janvier 2015

Aspergée d’essence, mercredi, la vendeuse du magasin de Baulmes a été victime d’un brigandage particulièrement violent. Témoignage.

Malgré le choc, l’employée agressée a tenu à travailler le lendemain du brigandage. © Aubert

Malgré le choc, l’employée agressée a tenu à travailler le lendemain du brigandage.

C’est une scène digne d’un mauvais film qui s’est jouée, mercredi, à Baulmes. Alors que le magasin du village s’apprêtait à fermer, peu avant midi, deux hommes, vêtus de noir et cagoulés, ont fait irruption dans la boulangerie La Coopé (voir La Région d’hier). «J’ai d’abord cru que c’était des jeunes qui s’amusaient, mais j’ai vite compris que cela n’était pas le cas. Ils m’ont aspergé avec de l’essence, témoigne la vendeuse, encore ébranlée par les événements. Ils m’ont crié: j’te fous le feu! La caisse!»

La Baulméranne s’est alors précipitée hors du comptoir pour aller se cacher derrière un présentoir. «Je me voyais déjà prendre feu. J’avais plus peur d’une étincelle que de leur pistolet», indique- t-elle. Voulant rester à l’écart des malfrats, et les voyant s’énerver en tentant d’ouvrir la caisse, la vendeuse leur a crié d’appuyer sur le bouton permettant d’accéder au tiroir. «Ils ont ensuite pris tous les billets et sont partis au pas de course en lançant un: on s’arrache!»

Lors de cette rapine, deux clients étaient sur le point de payer leurs achats. «Ils m’ont bousculée en entrant puis je me suis pétrifiée face à eux. Je ne pouvais plus réfléchir, j’ai juste baissé les yeux pour ne pas croiser leur regard», raconte cette habitante du village, qui était dans le magasin au moment de l’arrivée des braqueurs.

Deux personnes interpellées

La Police cantonale vaudoise a interpellé, l’après-midi même, les auteurs du brigandage. Les prévenus sont deux Suisses, de 16 et 18 ans, domiciliés dans la région. Ils ont admis les faits et ont expliqué avoir agi avec une arme factice de type softair.

Le procureur de service va demander la mise en détention provisoire du majeur auprès du Tribunal des mesures des contraintes. Quant au plus jeune, la présidente du Tribunal des mineurs l’a placé en détention provisoire pour les besoins de l’enquête.

«Le pire, c’était quand même l’odeur persistante de l’essence, qui est restée malgré la douche», conclut la caissière.

«Nous nous attendions à être une fois ou l’autre cambriolés, mais pas comme ça», indique Stéphane Alvarez, qui a repris le commerce, avec sa femme, il y a cinq ans.

Muriel Aubert