«Je n’ai pas de sentiment de revanche»

Dans le journal de campagne distribué par le candidat indépendant à la Municipalité Ruben Ramchurn, l’ancien syndic Jean-Daniel Carrard se livre, sans langue de bois.

Cette fois, la campagne pour l’élection complémentaire à la Municipalité est bel et bien lancée! Dans son journal de campagne, distribué à 17 000 exemplaires en ville d’Yverdon-les-Bains entre hier et aujourd’hui, le candidat indépendant Ruben Ramchurn a donné la parole à l’ancien syndic Jean-Daniel Carrard. Et pour faire court, le député PLR n’a pas mâché ses mots. De nombreux sujets sont abordés dans une interview de plusieurs pages: les discussions et l’accord trouvé sur le parking, les réussites passées d’Y-Parc, les remous autour d’AggloY et de la route de contournement. Tout y passe, y compris un avis tranché sur le travail de ses anciens collègues municipaux depuis son départ de l’Exécutif en 2022.

Questions et réponses

Comment un ancien syndic PLR se retrouve dans le journal de campagne d’un indépendant, alors que l’Entente yverdonnoise (Verts libéraux, PLR et UDC) propose un candidat pour toute la droite en la personne de Gildo Dall’Aglio? «C’est très simple, répond Jean-Daniel Carrard, Ruben Ramchurn m’a contacté, m’a demandé si je voulais répondre à quelques questions pour son journal et j’ai accepté, c’est aussi simple que ça.» Confronté au fait que sa prise de parole pourrait être considérée comme une consigne de vote, l’ancien municipal répond qu’il a de la sympathie tant pour Gildo Dall’Aglio que pour Ruben Ramchurn, mais qu’il ne donne pas son avis sur quel nom doit figurer sur le bulletin le 9 février prochain. «L’important pour la ville c’est qu’il y ait un rééquilibrage au sein de la Municipalité, c’est vraiment ce qui doit primer», avance-t-il.

On pourrait aussi déceler dans ces critiques sur la Municipalité en place une petite pointe de revanche, consécutive à la façon dont se sont passés les premiers mois de la nouvelle législature en 2021. Les divergences avec les municipaux en place avaient mené à sa démission. «Non, je n’ai pas de sentiment de revanche, assure Jean-Daniel Carrard. Je remarque simplement que personne ne m’avait jamais posé les questions auxquelles j’ai répondu dans cette interview, à part certains de mes amis. Par contre,  aucun journaliste, ni même mon parti ne m’a questionné sur les points précis évoqués aujourd’hui. Je dois aussi dire que je n’ai pas non plus cherché, à l’époque, à communiquer à tout prix sur ces sujets. Une certaine frustration s’était installée en voyant les projets mis en route stoppés ou abandonnés, mais j’avais décidé de tourner la page.»

Mise en cause dans l’interview, la Municipalité d’Yverdon-les-Bains n’avait pas encore eu connaissance de celle-ci au moment où elle a été contactée. Toutefois, elle ne manquera pas de réagir au moment qu’elle jugera opportun, si elle le juge nécessaire. L’histoire pourrait donc encore beaucoup faire parler.