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Jean-Marc Buchillier en route vers de nouveaux horizons
Jean-Marc Buchillier s’apprête à remettre les rênes de l’association. La direction de l’ADNV sera assurée, dès le 1er février prochain, par Nadia Mettraux. © Michel Duperrex

Jean-Marc Buchillier en route vers de nouveaux horizons

19 novembre 2018 | Edition N°2377

Le directeur de l’Association pour le développement du Nord vaudois s’apprête à prendre le large après 25 ans de fonction. Il a été chaleureusement salué lors de l’assemblée générale, jeudi soir.

Assis dans son bureau situé à la place de la Tannerie, à Yverdon-les-Bains, Jean-Marc Buchillier s’apprête, d’ici à la fin de l’année, à laisser tous ses dossiers derrière lui pour se rendre au Portugal, pays natal de son épouse. Si l’appel du large réjouit déjà le directeur de l’Association pour le développement du Nord vaudois (ADNV), il n’en demeure pas moins qu’il a encore de nombreuses choses à régler avant son départ. En 25 ans d’activité, l’économiste de formation – il a obtenu deux masters à l’Université de Lausanne et à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne – n’a cessé d’être un acharné de travail. A 60 ans, il souhaite lever un peu le pied. Mais pas question de retraite anticipée puisqu’il continuera à effectuer quelques mandats, depuis la péninsule ibérique.

«Au début des années 1990, je travaillais pour le groupe Olivetti-Hermès, spécialisé dans les machines à écrire. Lors de sa dissolution, j’ai envisagé de tout quitter pour le Tessin ou l’Italie», confie l’habitant de Giez. Mais l’ancien syndic de Sainte-Croix, René Marguet, m’a contacté pour régler quelques questions d’organisation au sein de l’ADNV et, finalement, j’y suis resté.»

L’économiste estime qu’il a toujours eu un intérêt marqué pour le développement régional, au Bangladesh, où il a travaillé quelques années, et en Suisse. «L’emploi est la base de la pyramide de Maslow, considère-t-il. C’est à partir d’un travail qu’on construit sa vie, ses aspirations, ses espoirs, ses réussites, mais aussi ses échecs.»

L’évolution de l’ADNV

«Quand j’ai débuté à l’ADNV,  c’était une petite association, se souvient Jean-Marc Buchillier. On vivait en pleine période de récession économique. L’entreprise Hermès avait fermé ses portes. Dans la région, le chômage était supérieur à la moyenne cantonale.» Plus de 3000 emplois avaient disparu et on avait des programmes d’occupation pour les chômeurs.» Selon lui, près d’une famille sur quatre dépendait d’Hermès. «Avec cette entreprise, on a assisté à une sorte de monoculture, une forme de dépendance envers un seul secteur économique.»

Au fil des années, le tissu économique du Nord vaudois a évolué: il s’est diversifié, réduisant les risques de dépendance. Sur le plan de l’innovation, la région se rapproche gentiment de l’arc lémanique, tout en restant à la fois très proche de l’arc jurassien par ses industries. «On doit accrocher le wagon au train qui avance, mais il faut aussi avoir ses propres locomotives», remarque le directeur de l’ADNV.

Et s’il ne fallait retenir qu’une implantation couronnée de succès? «Il y en a eu quelques-unes, et ce n’est jamais un résultat individuel, souligne-t-il. Mais j’ai été particulièrement satisfait lorsqu’on a convaincu Symbios (ndlr: société spécialisée dans la fabrication de prothèses de hanche et de genou) de s’implanter à Y-Parc. A l’époque, l’entreprise morgienne cherchait des possibilités de croissance. J’ai convaincu un banquier yverdonnois, qui a cru en eux. Et c’est une belle réussite», glisse-t-il. Une autre opération délicate à négocier a été l’implantation d’Hilcona à Orbe. «On était en concurrence avec de très nombreux sites, il a fallu que le Canton et la Commune s’engagent et prennent un risque pour les convaincre de venir ici.»

Et les échecs? «On perd à la loyale parfois, mais ce sont les règles du jeu, commente-t-il. Je croyais sincèrement au maintien du nuage d’Expo 02. L’agence spatiale européenne voulait s’installer là pour un coût de deux millions de francs. Mais les Yverdonnois l’ont refusé.»

Au moment de clore ce grand chapitre de sa vie, Jean-Marc Buchillier se réjouit de profiter du soleil. «Là où je vais, il fait beau 360 jours par année, il y a pire comme plan de fin de carrière», sourit-il.

Valérie Beauverd