Logo

Jean Martinet était fier de ses origines

14 octobre 2016 | Edition N°1849

Vuiteboeuf – L’emblématique président de Gottéron a cultivé tout au long de sa vie la relation avec son village d’origine. Ses neveux Philippe et Alain témoignent.

Philippe et Alain Martinet garderont un souvenir extraordinaire de leur oncle Jean Martinet. ©Raposo

Philippe et Alain Martinet garderont un souvenir extraordinaire de leur oncle Jean Martinet.

«Moi qui suis paysan…» Philippe et Alain Martinet ont souvent entendu cette expression émaner de leur oncle Jean, décédé à l’âge de 70 ans (lire La Région Nord vaudois d’hier) et qui était aussi le parrain de Philippe. «Jeannot» rappelait fréquemment d’où il venait, une famille d’agriculteurs de Vuiteboeuf, un village auquel il est resté attaché toute une vie menée à cent à l’heure. Et où, adolescent, il distribuait la Tribune aux abonnés.

Ses neveux le voient encore arriver en hélicoptère -il ne pilotait pas encore-, et le faire atterrir sur la route cantonale devant l’Hôtel de l’Ours, le temps de faire débarquer son fils Claude pour quelques semaines de vacances. Là encore, il tenait à ce que ses proches vivent dans le pays de son enfance, qu’il avait, par la force des choses, idéalisé.

«Il n’avait jamais beaucoup de temps. C’est pour cela qu’on l’appelait Cent mille volts ! Il était toujours pressé, mais il fallait passer. Il voulait que ses amis découvrent la ferme. Il mangeait, et vers 15h30- 16h, il partait. Il ne pouvait pas traîner », explique Philippe Martinet.

Jean-Paul Deillon, Franco Sbarro, et Jean Martinent, devant le grande mosquée de Casablanca, en 1995, à l’occasion de l’ouverture de l’école CREA.

Jean-Paul Deillon, Franco Sbarro, et Jean Martinent, devant le grande mosquée de Casablanca, en 1995, à l’occasion de l’ouverture de l’école CREA.

Son frère Alain ajoute : «C’est finalement durant sa présidence de Fribourg Gottéron qu’on l’a le plus vu. On allait à tous les matches. Et cela se prolongeait chez lui ou dans le carnotzet de la Bernoise Assurances, devenue Allianz. Il y a eu toute la période de Sauver Gottéron, les repas, avec soirée de gala et artistes. On était tous embauchés. Notre père Jacques était à la cuisine. Et puis il y a eu la soupe au chalet pour remercier tous les bénévoles.»

L’arrivée de Jean Martinet dans le hockey a constitué une surprise pour ses proches : «Le comité l’a contacté pour donner un coup de main. A l’époque, il ne savait pas ce qu’était un puck. Et puis il s’est pris au jeu…» Lorsqu’on lui demandait pourquoi il faisait tout cela, il répondait : «Mon plaisir, c’est faire plaisir !» «Jeannot» Martinet amait voir les gens heureux autour de lui.

Aux Maldives

Et pour faire plaisir, «Jeannot» ne lésinait pas sur les moyens. En 1998, il a emmené Philippe, dont il était le parrain, et son épouse aux Maldives : «On n’avait pas le choix, il fallait y aller. Et passer chez le médecin avant pour un contrôle !» C’est ainsi que le filleul a été initié à la plongée sous-marine : «Je n’aurais jamais fait cela sans lui.»

«A peine rentrés, nous avons reçu un album de photos avec le programme, un vrai livre. Je me demande encore où il trouvait le temps pour faire cela», témoigne un Philippe encore admiratif.

Enthousiaste

«Je garde le souvenir d’un homme à l’enthousiasme communicatif. Rien ne lui paraissait impossible», témoigne Franco Sbarro. En effet, au début des années nonante, Jean Martinet a soutenu la création de l’Espace Sbarro et suivi de près le développement de CREA, l’école marocaine créée sur le même modèle.

Isidore Raposo