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«J’en ai encore des frissons !»

12 août 2014

Course à pied – Plus de 4100 personnes étaient au départ de la mythique épreuve de montagne Sierre-Zinal, dimanche. Parmi ce peloton, l’Yverdonnois Gianluca Gualerzi s’élançait pour la douzième fois consécutive.

Gianluca Gualerzi en plein effort.

Gianluca Gualerzi en plein effort.

Rallier Sierre à Zinal à la seule force de ses mollets. Le menu qui s’offrait aux coureurs était pour le moins copieux, dimanche. Pour l’entrée, ils dégustaient une montée longue de 9 kilomètres à une pente moyenne dépassant les 16%. Après avoir traversé Chandolin, les courageux s’attaquaient à la longue ascension menant à l’hôtel Weisshorn et ses 2345 mètres d’altitude. Un pierrier suivi d’une descente abrupte et usante pour les organismes constituaient le dessert de ce périple estival. A l’heure de l’addition, la note affichait pas moins de 2200 mètres de dénivelé positif et 800 mètres de descente.

Un coup de pistolet retentit dans la cité sierroise à cinq heures du matin. Les 2500 sportifs de la catégorie «touristes» s’élancent dans l’obscurité et vers l’inconnu pour certains. Gianluca Gualerzi, lui, sait à quoi s’attendre. Cet amateur de course à pied prend le départ de la mythique épreuve pour la douzième fois consécutive. En 2003, il s’était inscrit sans réellement savoir ce qui l’attendait.

L’Yverdonnois réalisait alors une performance de choix, en parcourant les 31 kilomètres en 3h44.

Régularité impressionnante

Depuis ce baptême du feu, il n’a pas raté une seule édition. Répétant à de maintes reprises la notion de «plaisir», l’homme de 46 ans avoue à demi-mot se fixer l’objectif chronométrique «moins de quatre heures ». En onze participations, il a manqué la cible une seule fois, en raison d’une déchirure des ligaments de la cheville. Le Nord-Vaudois impressionne par sa régularité.

Pourtant, l’homme à la silhouette élancée ne suit pas un plan de préparation à la lettre. Il s’entraîne lorsque ses horaires -parfois irréguliers- le lui permettent. «En début de saison, je faisais 150 kilomètres par mois, notamment au Chasseron ou sur les Aiguilles de Baulmes. Sans compter que je ne parviens pas à m’entraîner toutes les semaines.»

Gianluca Gualerzi affirmait, peu avant la course, avoir de bonnes sensations. Cela s’est vérifié sur un tracé pourtant exigeant, puisqu’il a battu son record personnel de 10 secondes. L’écart, insignifiant aux yeux du spectateur lambda, reste important en matière de satisfaction personnelle. Sa course n’a toutefois pas été de tout repos. «Au kilomètre 13, j’ai ressenti des crampes dans les mollets. Je me suis ravitaillé et elles ont disparu», raconte-t-il, soulagé.

Cet habitué a-t-il un message pour ceux qui hésitent à se lancer dans l’aventure ? «Il faut venir essayer. Les paysages traversés valent le déplacement. Et ces supporters qui crient votre nom sans vous connaître, j’en ai encore des frissons !» Sur Sierre-Zinal, le plaisir est tel que Gianluca Gualerzi s’est promis d’y rechausser les baskets en 2015, pour la treizième fois.

 

Un «jour sans» pour Sébastien Testuz

Sébastien Testuz.

Sébastien Testuz.

Le deuxième départ -réservé celui- ci aux coureurs d’élite- a été donné dimanche à Sierre sur le coup de 9h30. L’ex-membre des cadres suisses de biathlon Sébastien Testuz s’est présenté sur la ligne avec un objectif avoué, battre son record personnel de 3h18’37. Les ambitions étaient légitimes pour l’Yverdonnois, qui avait terminé deuxième de la course Caux-Les Rochers de Naye, le 6 juillet dernier. Le sportif de 23 ans déclarait la veille viser 3h10, «pour autant que les conditions soient idéales». A Chandolin, il accusait déjà trois minutes de retard sur le temps planifié. En 3h26’30 à l’arrivée, le résultat n’était -de loin- pas à la hauteur de ses espérances. Sébastien Testuz peinait à cacher sa déception. «Dès le début, les sensations n’étaient pas bonnes. J’espérais dérouler depuis l’hôtel Weisshorn, mais c’était un jour sans. Sans la présence de mes parents et de ma copine, j’aurais sans doute abandonné.» Malgré une météo favorable et une préparation assidue, la glorieuse incertitude du sport reprend parfois le dessus. «C’est ce qui en fait la magie», ajoute-t-il, un brin philosophe. Il n’entend toutefois pas rester sur un échec et affirme vouloir revenir dans le Val d’Anniviers en 2015. Ses baskets de course ne resteront d’ailleurs pas longtemps au placard, puisque Sébastien Testuz pourrait s’aligner sur la version courte du trail du Barlatay samedi déjà. Pour autant qu’il ait suffisamment récupéré.

Quentin Dousse