Logo

Joël Dicker fait l’unanimité et séduit son auditoire

29 octobre 2012

Le tout récent lauréat du Grand Prix du roman de l’Académie française était de passage à la librairie Payot, à Yverdon. Il a fait l’unanimité par sa simplicité et sa disponibilité, alors même que son succès est fracassant.

Joël Dicker a épaté les visiteurs de Payot par sa «simplicité».

A 27 ans, Joël Dicker entre dans l’histoire de la littérature suisse en remportant le Grand Prix du roman de l’Académie française grâce à un roman à l’américaine de 670 pages. Décontracté et lucide face à tant de succès, le jeune homme considère cette distinction comme un encouragement et une opportunité d’attirer l’attention sur son pays.

En tant que soutien de longue date de la célébrité du moment, les vendeuses de la librairie Payot à Yverdon se faisaient une joie de l’accueillir samedi dans la matinée pour une séance de dédicace. «Il a l’air charmant», confiait l’une d’entre elles la veille, alors que «La vérité sur l’affaire Harry Quebert» s’arrachait dans toute la ville et que son auteur, Joël Dicker, lauréat du prix de l’Académie française, en lice pour le prix Goncourt, séduisait au même moment les spectateurs du journal de la RTS. Du charme, ce jeune écrivain en a à revendre et les lecteurs sont de plus en plus nombreux à entériner la décision des Immortels, puisque 25 pays ont obtenu les droits du livre et plusieurs traductions sont en cours.

Le Franco-russe fier d’être Suisse

Le blocage de la page blanche qu’il décrit dans son ouvrage, Joël Dicker ne le connaît pas, du moins pas encore. Il suit le fil de ses idées et construit ses livres pas à pas jusqu’à recommencer le manuscrit plusieurs dizaines de fois. Plébiscité par ses pairs, encensé par la critique, ce Genevois d’origine franco-russe goûte à un succès inespéré, grâce à son deuxième livre, qu’il peine encore à définir précisément. Un roman d’apprentissage, une photographie du géant américain et de ses paradoxes, pays qu’il affectionne et qu’il a exploré dans un contexte prompt à l’imagination et à la créativité, l’auteur se complaît dans ce mystère.

Mais si les influences sont évidentes, Joël Dicker se dit avant tout Suisse et fier de l’être: «J’ai un plaisir tout particulier à être ici, car il y a un attachement à la Suisse que les Suisses se rendent entre eux, a-t-il déclaré. J’ai déjà fait des signatures en France et ça n’a rien à voir avec le plaisir d’être avec des Suisses. Les gens sont contents pour moi et je suis content de représenter très modestement ce pays qui a beaucoup de talent dans tous les domaines.»

Les pieds sur terre

Cette récompense de l’Académie française, il préfère la voir comme un encouragement et un signe que les jeunes auteurs ont également leur place parmi les grands, ce succès, il préfère le prendre avec du recul et du détachement.

La tête froide et les pieds sur terre malgré le phénomène qu’il a engendré, Joël Dicker souhaite avant tout offrir un tremplin international à la littérature suisse et aux auteurs débutants en général tout en proposant à ses lecteurs des histoires qu’il a envie de raconter.

Amèle Debey