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Jordan Lotomba doit écarter la concurrence
© Bernard Papon/Presse Sports/freshfocus

Jordan Lotomba doit écarter la concurrence

5 janvier 2023

Ligue 1 – L’Yverdonnois de 24 ans a commencé les quatre derniers matches avec l’OGC Nice, se montrant même décisif. Mais rien n’est acquis pour lui.

Douze fois titulaire en Ligue 1 cette saison, après dix-sept journées, Jordan Lotomba n’est pas encore un cadre de l’OGC Nice, mais il en est un joueur régulier, lui qui dispute également les rencontres de Coupe d’Europe.

«C’est ça le haut niveau, enchaîner les matches», relevait-il jeudi dernier, après le nul face à Lens (0-0), lors duquel il a plutôt fait bonne figure. Une bonne impression confirmée cinq jours plus tard à Rennes, où il s’est montré passeur décisif pour Ross Barkley malgré la défaite (2-1).

Entre ces deux rencontres, il a eu la «chance» d’expérimenter un Nouvel An coincé à la maison, obligé de bien se reposer pour préparer le déplacement compliqué en Bretagne. «C’est comme ça, c’est normal, on doit rester professionnel, mais ça ne pose aucun problème.» Une soirée du 31 qu’il a donc passée chez lui, avec sa femme et son fils, avec une contrainte: manger léger. «On ne doit pas se mettre de gros morceaux dans l’estomac», a-t-il rigolé, bien conscient que le sacrifice n’est pas énorme au regard des privilèges qu’offre une vie de footballeur professionnel.

Si l’Yverdonnois, sous contrat jusqu’en 2025 avec l’OGC Nice, se montre plutôt convaincant, il n’est pas pour autant un titulaire indiscutable ayant «carte blanche» quoi qu’il arrive, lui qui vit sous la double menace constituée de Youcef Atal et désormais d’Antoine Mendy, pur talent sorti du centre de formation et en lequel le club niçois croit beaucoup. Une concurrence sérieuse, face à laquelle Jordan Lotomba peut régater tant sa polyvalence (il peut jouer des deux côtés) et ses qualités de percussion sont des atouts précieux pour un entraîneur. Lucien Favre le sait: avec son latéral yverdonnois, il peut compter sur un joueur de devoir, encore en pleine progression.

 

La Coupe du monde, un regret et une grande déception

La non-sélection de Jordan Lotomba pour la Coupe du monde a été jugée comme étant une erreur par beaucoup de suiveurs de l’équipe nationale, Murat Yakin ayant décidé de partir au Qatar avec deux latéraux uniquement, un choix qui s’est révélé désastreux et qui a fait le bonheur du Portugal en huitièmes de finale.

Comment l’Yverdonnois a-t-il vécu le fait de rester à la maison plutôt que de participer à sa première Coupe du monde? «Cela a été difficile à digérer», n’a-t-il pas cherché à cacher après le match nul face à Lens. «J’ai toujours rêvé de participer à cette compétition, mais il faut accepter les choix du sélectionneur. J’étais derrière mes coéquipiers, je les ai regardés et soutenus malgré ma non-convocation», a détaillé le Nord-Vaudois, qui va désormais tout faire pour être appelé à nouveau en vue des prochaines échéances, les qualifications à l’Euro 2024. «Je dois travailler et donner le meilleur de moi-même», estime-t-il, sans souhaiter s’étendre sur les révélations de plusieurs journalistes présents au Qatar, qui ont attribué sa non-convocation à une partie de cartes trop tardive avec Kevin Mbabu.

Le sélectionneur avait confirmé l’existence de cet incident, mais sans en faire un motif de la non-convocation des deux latéraux romands à la Coupe du monde.

L’Yverdonnois en est à sept sélections, la dernière en juin 2022, et il espère bien que son compteur n’a pas fini de grimper.

 

 

Lucien Favre apprend à composer avec Ineos

«Il y a du boulot», après le match nul contre Lens (0-0). «Il  y a du travail», après la défaite à Rennes (2-1). En quatre jours, de jeudi à lundi, Lucien Favre n’a pas beaucoup modifié ses éléments de langage, réclamant encore une fois du temps aux suiveurs de l’OGC Nice, supporters comme journalistes, pour imposer sa méthode.

© Norbert Scanella/Panoramic/freshfocus

Le technicien s’était mis la pression tout seul lors de sa conférence de presse inaugurale à son arrivée à Nice, parlant des premières places à atteindre en deux saisons. Il a réitéré cet objectif dimanche soir, malgré le revers subi en Bretagne. «Le but, c’est de construire une équipe qui sera prête dans deux ans pour lutter pour le titre et une place en Ligue des champions», a souligné l’ancien entraîneur d’Yverdon Sport, revenu à Nice durant l’été après y avoir effectué un premier passage très convaincant de 2016 à 2018. Le Vaudois se sent bien sur la Côte d’Azur, mais se retrouve dans un environnement différent de celui qu’il avait connu puisque entre-temps, le puissant groupe Ineos est devenu propriétaire du club et que les six premiers mois de Lucien Favre ont déjà été marqués par beaucoup de changements, dont l’arrivée d’un directeur sportif, Florent Ghisolfi, en provenance de Lens.

Comme à Lausanne, mais à une autre échelle, Ineos découvre le monde du football et change régulièrement de vision, ce qui ne facilite pas le travail d’un entraîneur aimant s’appuyer sur la stabilité et la vision à long terme. Ainsi, l’annonce de plusieurs recrues venues d’Angleterre a surpris Lucien Favre, pour utiliser un terme poli. Kasper Schmeichel, Ross Barkley et Aaraon Ramsey ont débarqué sans que l’entraîneur en chef soit forcément au courant, ce qui a donné lieu à quelques moments amusants en conférence de presse, notamment lorsque le Vaudois a fait mine de ne pas savoir à quel poste évoluait Barkley. Une manière détournée de faire comprendre qu’il n’était pas son choix du cœur… Ainsi va le deuxième passage de Lucien Favre à Nice, pas simple en coulisses, et mitigé pour l’instant sur le plan des résultats: son équipe est 11e.

Tim Guillemin