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Julien Staudenmann: «Le LHC, c’était le paradis!»

12 octobre 2012

Hockey – 2e ligue  –  Le nouvel attaquant du HC Vallée de Joux revient sur les éléments qui l’ont poussé à choisir l’équipe de Beat Kindler et sur son expérience lausannoise.

Elevé au rang d’icône durant ses six saisons passées à Malley, Julien Staudenmann, devenu indésirable, a dû quitter le Lausanne HC à la fin de la saison dernière. Quelques semaines plus tard, il s’engageait pour le HC Vallée de Joux, en 2e ligue, loin du monde professionnel de la Ligue nationale B. Quel coup pour le club combier! Julien Staudenmann, lui, est resté le même, entier. Rencontre.

Julien Staudenmann a aussi la classe dans sa nouvelle tenue de travail.

La Région: Julien Staudenmann, pourquoi avoir opté pour la 2e ligue et le HC Vallée de Joux?

Julien Staudenmann: Je souhaitais continuer à Lausanne, mais je n’entrais plus dans les plans. J’ai alors contacté Ambri et Bienne, en LNA, mais je n’avais pas de garantie de pouvoir signer. J’ai ensuite reçu des offres de LNB, mais à ce niveau, c’était Lausanne ou rien d’autre. J’ai aussi eu des contacts avec des clubs de 1re ligue, dont Yverdon, mais la charge de travail reste assez élevée à ce niveau et j’y ai peu de connaissances. Avec la Vallée, on joue dans le groupe de l’Arc jurassien, d’où je viens, je connais des joueurs dans presque chaque club que l’on va affronter et il y a mon frère à Tramelan. En plus, ma famille pourra ainsi me suivre facilement. Je connaissais aussi quelques joueurs de la vallée de Joux, comme Nicolas Marti, avec qui j’ai fait mon école de recrue, et, bien sûr, Beat Kindler. On est quelques-uns à monter du bas au Sentier. Les autres me prennent ainsi devant chez moi, à La Chaux, et on fait le trajet ensemble!

Les valeurs et le tempérament des Combiers vous ressemblent, non?

Il faut dire les choses telles qu’elles sont, ce sont des gens qui ont du caractère! Et, oui, j’ai la même mentalité. Ça me fait penser aux Franches-Montagnes. Là-bas, comme à la Vallée, c’est soit tu y vas et tu repars tout de suite, soit tu vas y rester longtemps!

Que pensez-vous pouvoir apporter en 2e ligue?

Je sais bien que mes adversaires m’attendent au tournant! Je dois montrer l’exemple sur la glace et je veux apporter mon expérience aux jeunes du club. Il y en a qui ont un super potentiel pour aller jouer plus haut, même en LNB! C’est une question de volonté. Moi, j’ai obtenu mon CFC, puis j’ai tout fait pour jouer au hockey.

Après six saisons à Lausanne, où vous étiez devenu un emblème, pourquoi les dirigeants n’ont-ils pas voulu vous garder?

J’étais devenu trop vieux et trop cher, comme Bernie Sigrist, selon eux. Je pense que je méritais encore un contrat.

Comment expliquez-vous cet amour que vous a porté le public lausannois?

Partout où je suis passé, avec ma tronche, ça a toujours été tout ou rien. Je n’étais pas le plus fin technicien, mais je mouillais le maillot. On m’a donné la chance de m’exprimer et j’avais envie de le rendre. Je suis issu d’un milieu modeste, j’ai été éduqué à dire merci quand on me donne quelque chose, et les gens ont toujours pu m’approcher. Je connais d’ailleurs maintenant beaucoup de supporters.

Quel souvenir gardez vous des années passées en LNB?

Les succès surtout: les deux titres avec Lausanne. Le premier en particulier. Mais aussi les défaites lors des barrages de promotion. Et puis l’ambiance du vestiaire. Un de mes entraîneurs disait toujours que c’est le vestiaire qui manque ensuite.

Pensez-vous que vous auriez pu jouer en LNA?

Sans être prétentieux, sur un troisième ou quatrième bloc, oui. On me l’a souvent dit d’ailleurs. Quand Jim Koleff est arrivée au LHC, j’ai signé un contrat de trois ans LNA-LNB. Je n’ai pas cherché ailleurs, car je voulais absolument monter avec Lausanne. C’est un club, une ville où on se sent bien. Les conditions y sont exceptionnelles et pas seulement sur la glace, mais également au quotidien, pour le climat, la culture, tout: le LHC, c’était le paradis!

Comment avez-vous vécu votre arrivée à Lausanne?

J’étais un petit du Jura bernois qui signait au grand Lausanne, où jouait mon idole Jean-Jacques Aeschlimann! Le premier match, j’ai pas trop bien compris ce qui m’arrivait. L’ambiance te prend aux tripes. Quand c’est bondé, c’est un truc de fou. C’est le public le plus intransigeant, tu n’as pas le droit à l’erreur, mais il sait reconnaître si tu mouilles le maillot.

Cela n’a-t-il pas été trop dur de voir la Ligue nationale recommencer sans vous?

J’ai passé par des moments assez durs. Il a fallu digérer la non-reconduction de mon contrat. C’est une nouvelle vie. Maintenant ça fait plus de six mois et ça va mieux. Ma femme et mes filles me remontent le moral.

Etes-vous retourné voir un match à Malley depuis?

(Emu) Je suis les résultats, mais non, je n’y suis pas allé… C’est encore trop tôt.

 

Carte d’identité

Nom: Julien Staudenmann

De: Péry (Jura bernois)

Age: 31 ans

Domicile: La Chaux (VD), où il est installé depuis quelques années avec son épouse et ses deux filles.

Profession: Ex-hockeyeur semi-pro, désormais conseiller technique dans une entreprise générale

d’électricité.

Club actuel: HC Vallée de Joux (2e), rejoint cette saison.

Position: Centre ou ailier.

Parcours: A fait ses classes juniors au HC Bienne, avant de jouer une saison pour Franches-Montagnes, puis une autre pour Martigny en 1re ligue. En 2003, il débute en Ligue nationale B avec le HC Ajoie (il y évoluera trois saisons), avant de rejoindre Lausanne durant l’été 2006, pour six saisons.

Palmarès: Champion suisse en juniors élite A avec Bienne en 2001, champion suisse de Ligue nationale B avec Lausanne en 2009 et 2010.

 

Début de saison du Lausanne HC

«Changer quelque chose»

Le Lausanne HC connaît un début de saison difficile. «Evidemment, tout le monde compare les résultats à ceux de la saison précédente, où on survolait tout, relativise Julien Staudenmann. Mais il faudra certainement changer quelque chose…»

 

Le HC Vallée de Joux joue son premier match à domicile ce soir, à 20h30, contre Star Chaux-de-Fonds.

Manuel Gremion