L’hiver agité du Mouvement juniors
10 janvier 2011Football – Sept clubs du Mouvement juniors Orbe et région, lequel en compte huit depuis 2008, estiment que le huitième ne remplit qu’une partie de ses obligations et ne se conforme pas aux statuts. Le nom de ce club? Le FC Baulmes.
Le feuilleton de l’hiver 2010-2011 dans le football nord-vaudois n’a rien à voir avec un investisseur-escroc commun à Yverdon Sport et au FC Baulmes, ou avec le Stade Municipal. Cette année, place aux jeunes! Le Mouvement juniors Orbe et région, lequel regroupe huit clubs de nord-vaudois a en effet le théâtre d’une offensive d’envergure menée, en première ligne, par le FC Bavois et le FC Orbe contre le FC Baulmes.
Le club du président Fabian Salvi est en difficulté financières depuis quelques saisons, cela n’est pas un secret. Les clubs de la région, partenaires et amis, connaissent cet état de fait, mais ne s’y attardent pas. La personnalité de son président, les liens d’amitié qu’il a liés avec ces clubs, le fait que le FC Baulmes soit l’équipe la plus performante du groupement (qui s’étend de la 1re à la 5e ligue), autant de facteurs qui ont conduit les présidents de la région à fermer les yeux sur certaines divergences, comme par exemple le fait que le FC Baulmes n’accueille aucune équipe de juniors sur ton terrain de façon permanente, jusqu’en fin d’année dernière.
Une lettre relativement agressive et signée par les huit clubs, a ainsi été adressée au FC Baulmes, et lue en pleine assemblée. Si les petits clubs du groupement regrettent aujourd’hui la forme de cette lettre, élaborée à leurs yeux trop rapidement et sous la pression, et non conforme aux statuts (puisque seul le comité du MJOR, indépendant des clubs, est apte à décider), il est peu dire que le président du FC Baulmes l’a très peu appréciée.
Le président Fabian Salvi n’admet en effet pas les reproches formulés: «Les équipes sont libres de venir jouer chez nous. Chaque fois qu’il y a eu une demande, elles ont pu venir. Et dire que l’on ne collabore pas au mouvement, alors que près de 40 petits footballeurs viennent de Baulmes, c’est un peu fort… Et je constate que les présidents ont la mémoire courte. Le FC Baulmes est à l’origine du MJOR, et lui a lâché un gros sponsor, notamment. Mon avis derrière tout ça? Il s’agit d’un conflit de personnes, rien de plus. Je pense que le président du FC Bavois n’a pas digéré la relégation subie l’été dernier.» Réponse de Jean-Michel Viquerat? «Je dors très bien depuis l’été dernier, merci. Mon orgueil, je le place ailleurs que dans le football. Le fait que le FC Baulmes ne remplisse pas ses obligations envers le MJOR est un fait, qu’il faut corriger. Nous voulons, et cela inclut tous les présidents de la région, que le FC Baulmes se mette en conformité avec les statuts ou qu’il ne fasse plus partie du groupement.» Un second courrier est donc parti, conforme aux statuts celui-là et signé par tous, demandant au comité du MJOR de contacter le FC Baulmes.
Les juniors, eux, pourront dribbler et marquer des buts sans penser à tout cela. Et s’ils ont besoin de s’entraîner aux tacles, ils n’auront qu’à observer les coulisses du MJOR, où ceux-ci, glissés, de côté ou par derrière, sont parfaitement maîtrisés…
Huit clubs de la région unis depuis janvier 2008
Près de 400 juniors répartis dans huit clubs (28 équipes), le tout géré par un comité indépendant: le Mouvement juniors Orbe et région (MJOR) est un acteur important du football des jeunes dans le Nord vaudois, c’est une évidence. Composé depuis janvier 2008 de huit clubs, le MJOR regroupe six clubs issus du défunt Groupement 2000 (Baulmes, Bavois, Champvent, Ependes, Chavornay et Rances), lesquels ont donc uni leurs forces avec celles d’Orbe et de Montcherand, dans le but d’offrir une formation de qualité aux jeunes footballeurs de la région et en faire profiter les huit clubs. Parmi les récents faits d’armes du MJOR: la conquête de la Coupe vaudoise en juniors A, sous la conduite de Bekim Uka.
L’obligation d’avoir un mouvement juniors
Le règlement de jeu de l’Association suisse de football est clair: tous les clubs, de l’élite jusqu’à la 2e ligue régionale, ont le devoir de promouvoir le football des juniors, une condition obligatoire pour avoir le droit de présenter une équipe d’actifs. Bosna Yverdon, par exemple, a créé sa section juniors en accédant à la 2e ligue. Les conditions sont strictes, d’où la nécessité, parfois, pour des clubs de se regrouper, afin d’atteindre les chiffres requis. Un club de 1re ligue doit ainsi avoir au minimum deux équipes dans le football d’élite des juniors, trois équipes juniors dont au moins une de juniors D, une de juniors C et une de juniors B, ainsi que 45 juniors D, C et/ou B. Pas forcément évident pour un club de la campagne.