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La BCV, miroir de l’économie vaudoise

17 août 2012

L’établissement bancaire cantonal a réalisé un bon début d’année, avec un bénéfice en augmentation, cela malgré un contexte peu favorable. Les revenus augmentent moins vite que les volumes, mais les charges sont bien maîtrisées.

Thomas W. Paulsen, directeur général en charge des finances, et Pascal Kiener, président de la direction générale de la BCV.

«Nous avons un optimisme prudent dans un esprit serein!» Usant de la sagesse des Sioux, Pascal Kiener, président de la direction générale de la Banque cantonale vaudoise (BCV) a donné hier son sentiment en évoquant ces prochains mois, après avoir commenté, avec Thomas W. Paulson, directeur général en charge des finances, les excellents résultats du premier semestre 2012.

Le patron du groupe se voudrait sans doute bien plus optimiste, mais la crise politique et financière européenne, doublée d’une reprise plus lente qu’espéré en Chine et aux Etats-Unis, l’incite à la retenue. Le motif: l’économie vaudoise va globalement bien et avec elle à la BCV. Cela même si taux de croissance pour 2012 a été revu à la baisse (1,4 contre 1,6% initialement).

Prudence hypothécaire

A l’heure de commenter les principaux chiffres, Pascal Kiener relève les «très bons résultats dans un contexte troublé», et cela malgré des taux historiquement bas qui réduisent les marges (1,39%). Le bénéfice net progesse en effet de 2% à 157 millions de francs., alors que le bénéfice brut fait un bond de 4% à 242 millions de francs. «Les revenus n’augmentent pas aussi vite que les volumes, mais nous avons bien maîtrisé les charges», relève Pascal Kiener.

Sur le front du marché hypothécaire, la BCV a mis en pratique la stratégie annoncée l’automne dernier, réduisant sensiblement l’accès au crédit. Il faut dire que ce segment représente 22,5 milliards sur les 40 milliards au bilan. Cela ne veut pas dire pour autant que la BCV a fermé le robinet. Il s’agit uniquement d’une politique de croissance maîtrisée, qui se’st traduite par une augmentation des crédits hypothécaires de 2%, soit 430 millions de francs, durant le premier semestre de cette année.

Amortir un éventuel choc

«Cela représente la moitié par rapport au passé. C’est une volonté. On aurait pu faire plus, mais on ne veut pas. Nous sommes le leader vaudois du marché hypothécaire avec une part de 33 à 34%. Nous avons décidé de limiter la croissance de ce segment et de préserver la qualité du bilan. C’est une force de la BCV», plaide le patron. Car s’il n’y a pas de bulle immobilière, «tous les ingrédients sont là», poursuit Pascal Kiener. Et d’ajouter: «On espère avec ce frein qu’on s’impose pouvoir contribuer à la prévention d’une bulle qui serait préjudiciable pour tout le canton de Vaud. Il vaut mieux préparer un atterrissage en douceur dans quatre ou cinq ans que de se réveiller un matin avec un mal de tête.»

Pascal Kiener est par ailleurs surpris de l’afflux continu de fonds. L’épargne et les placements de la clientèle ont encore crû de 4% à 12,1 milliards de francs, et la masse sous gestion fait un bond du même ordre à 80 milliards de francs. Il faut encore relever que la BCV a placé près de 4,5 milliards de francs à la Banque nationale (BNS). En ce qui concerne les entreprises, Pascal Kiener relève qu’elles disposent généralement de beaucoup de liquidités et elles ne tirent pas sur les lignes de crédit. Avant de conclure: «L’économie vaudoise se porte bien dans les grandes turbulences européennes.»

 

Les principaux chiffres

Revenus: 508 mio. (+1%)

Bén. brut: 242 mio. (+4%

Bén. net: 157 mio. (+2%)

Total Bilan: 39,8 mia. (+5%)

Masse gest.: 80 mia. (+4%)

Isidore Raposo