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La candidature de Thierry Gaberell, cadeau empoisonné ou aubaine pour la droite?
Thierry Gaberell. © Zsolt SARKOZI

La candidature de Thierry Gaberell, cadeau empoisonné ou aubaine pour la droite?

10 décembre 2020

Les Vert’libéraux ont lancé leur champion dans la course à la Municipalité d’Yverdon, mardi soir. Sans dévoiler pour autant quelles alliances seront (ou ne seront pas) conclues avec le PLR et l’UDC.

Il n’y a pas eu de surprise, ni de changement de situation de dernière minute. Les Vert’libéraux présenteront bien Thierry Gaberell à la Municipalité d’Yverdon, comme attendu. Le conseiller communal, qui affiche 15 ans d’expérience dans la politique yverdonnoise, a quitté le PS pour rejoindre la formation de centre-droite il y a un peu plus de trois mois. Mais pour celui qui avait failli être le candidat du parti socialiste il y a six ans, il ne s’agit pas d’un grand écart idéologique. «À l’époque où je me suis engagé, les Vert’libéraux n’existaient pas ici. Aujourd’hui, je suis dans le parti qui me représente le plus.»

Avec cette annonce, tous les principaux partis de la ville ont désigné leurs candidats pour les élections communales de 2021. Mais demeure une question: quelles seront les alliances à droite? La candidature de Thierry Gaberell vient effectivement bousculer le ticket naturel qui voyait les quatre candidats PLR s’associer à l’UDC Pascal Gafner, exactement comme il y a cinq ans.

Du côté de l’UDC, on se réjouit: «C’est formidable, Thierry Gaberell est une bonne candidature, un vrai Yverdonnois», réagit le président de la section locale du parti, Ruben Ramchurn, non sans faire allusion à la candidate du PS récemment arrivée dans la Cité thermale, Brenda Tuosto. Mais la candidature des Vert’libéraux ne se fera-t-elle pas au détriment de celle de Pascal Gafner? «Non, je pense plutôt que Thierry Gaberell va faire très mal à la gauche. En tout cas si j’avais pu choisir un candidat pour les Vert’libéraux, c’est lui que j’aurais désigné!» C’est là le grand espoir de la droite: que Thierry Gaberell, ancien socialiste, ramène des voix de centre-gauche de l’autre côté de l’échiquier politique.

Si l’idée d’une grande alliance de droite est voulue à l’UDC (officiellement, on dit que «l’option est très intéressante»), le discours est différent chez certains membres du parti Vert’libéral. Car l’UDC fait peur et on craint les conséquences d’une alliance avec la formation de Pascal Gafner. «C’est vrai que si le PLR soutient ouvertement l’UDC, ce serait problématique pour nous», lâchait d’ailleurs mardi soir le président Pierre-Henri Meystre après quelques secondes d’hésitation. Mais encore une fois, rien n’est décidé et nous étudions toutes les options.» Pas de quoi susciter la rancune de Ruben Ramchurn pour autant. «Notre alliance avec le PLR est aujourd’hui logique, donc je ne me fais pas trop de souci. Mais même si les Vert’libéraux souhaitaient se lancer seuls, je voterais aussi pour Thierry Gaberell.»

Avec des Vert’libéraux réticents à l’idée de partager un ticket avec l’UDC, le PLR pourrait jouer le rôle d’arbitre. «Nous cherchons une alliance de droite et de centre-droite forte, assure Laurent Roquier, président du PLR Yverdon sans pouvoir encore dire clairement qui en fera partie. Et la candidature de Thierry Gaberell est un nouvel atout pour la droite.» Qui pourrait piquer un des sièges du PLR? «C’est un risque, c’est vrai, concède Laurent Roquier. Bien évidemment, je souhaite que nos quatre candidats soient devant. Mais au final ce sera à la population de décider.»

Côté Vert’libéral, le soutien à cette candidature large de la droite pourrait justement venir de Thierry Gaberell. «Une élection à la Municipalité est avant tout une question de personnes, souligne le candidat. Or je connais Pascal Gafner et c’est quelqu’un avec qui on peut travailler.» Alors quel sera le ticket définitif de la droite? La réponse devrait tomber la semaine prochaine, en même temps que la stratégie définitive concernant les listes pour le législatif.

 

Grandson aura sa liste

Première pour le parti Vert’libéral, une liste aux couleurs du parti sera déposée à Grandson. Elle était représentée mardi soir par Timothée Charlet, jeune membre de 26 ans. S’il sont aujourd’hui une demi-douzaine, suffisant pour monter une liste, les Vert’libéraux grandsonnois espèrent encore grossir leur liste d’ici janvier. La formation estime qu’il manque aujourd’hui un parti centriste et veut apporter une nouvelle vision au Conseil communal.

Orbe a aussi un prétendant

Urbigène depuis 2019, Nicolas Genoud n’a pas attendu longtemps avant de se présenter à l’Exécutif de sa ville. Déjà très actif dans la défense des commerçants durant la crise du coronavirus, il est aussi le président du Projet Perséides. S’il semble souhaiter se présenter seul, il n’a pas totalement fermé la porte à une alliance.

Les Vert’libéraux présenteront aussi une liste pour le Conseil communal, qui compte déjà une dizaine de noms. Joli succès pour une formation qui n’existait pas à Orbe il y a un an.

Robert Arrigoni candidat

Après avoir défendu son mandat, Robert Arrigoni, municipal chargé de la Police des constructions à Cheseaux-Noréaz, a annoncé qu’il se représentait à son propre siège au sein de l’Exécutif du village. Il souhaite promouvoir la continuité dans la commune. «Etant à la retraite, je suis disponible et prêt à m’engager pour cette fonction», a-t-il argumenté.

 

Massimo Greco