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La Cité du fer veut rester dans la course
Syndic de Vallorbe Stéphane Costantini

La Cité du fer veut rester dans la course

30 janvier 2019 | Edition N°2425

Vallorbe –  La société Lyria envisage de supprimer une liaison quotidienne entre Lausanne et Paris. Dans la commune, où le TGV fait halte avant de passer la frontière, les autorités ne l’entendent pas de cette oreille.

«Il est impensable qu’il y ait une diminution de l’offre», tonne Stéphane Costantini, syndic de Vallorbe, dont la commune est située sur la ligne de TGV qui relie Lausanne à Paris. L’élu a eu vent, la semaine dernière, du projet de la société Lyria de supprimer l’un des quatre allers-retours quotidiens entre la capitale vaudoise et la Ville Lumière via la Cité du fer, à compter du mois de décembre. Il a immédiatement réagi en écrivant à Marie-Guite Dufay, présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté. «On tient absolument à ce que le nombre de liaisons soit maintenu. Il en va de la desserte de plusieurs localités, des deux côtés de la frontière», insiste l’élu.

A titre de compensation, l’entreprise de transport ferroviaire qui gère les liaisons en TGV entre la France et la Suisse entend embarquer les passagers à Lausanne, puis les faire transiter par Genève sur leur trajet à destination de Paris, selon 20 minutes. La ligne de TGV serait alors prolongée entre les capitales vaudoises et genevoises. Lyria parle même d’une amélioration de l’offre puisqu’«il y aura six allers-retours Lausanne – Paris, contre cinq aujourd’hui (quatre via le Jura, un via Genève)», indique Fabien Soulet, directeur général de TGV Lyria.

Des projets qui laissent pantois Stéphane Costantini, qui souligne que la gare de Vallorbe est très prisée des voyageurs. Il faut dire qu’elle est flanquée d’un P+R de 150 places qui permet de garer sa voiture au prix de 8 francs par jour: «Il est souvent plein. Et quand on regarde le nombre de véhicules, on voit que beaucoup de gens, de tous cantons confondus, viennent ici pour se rendre à Paris. Il en va aussi de la complémentarité entre la voiture et le train. Ce genre de grand parking, on n’en trouve pas à Genève!»

Du côté du Buffet de la gare, on s’inquiète aussi de voir transiter moins de trains à grande vitesse. Il faut dire que les convois rythment l’économie locale: «Je travaille beaucoup plus avec les gens qui prennent le TGV qu’avec ceux de Vallorbe, note le restaurateur. Je pense que cela va être un problème pour tous les commerces car certains passagers s’arrêtent pour faire des achats ou pour prendre de l’essence avant de partir. Il y a cinq stations-service ici: elles ne tournent pas toutes grâce aux habitants mais aussi grâce aux gens de passage!»

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Risque de précédent

Le Conseil d’Etat vaudois n’a, pour l’heure, pas été officiellement informé des projets de Lyria. Mais il entend bien s’y opposer fermement: «Cette ligne représente un enjeu essentiel et stratégique», insiste Mehdi-Stéphane Prin, porte-parole du Département des infrastructures et des ressources humaines, qui rappelle que cela fait des années qu’elle est menacée. Le Canton note par ailleurs qu’elle a fait l’objet d’investissements conséquents et qu’elle répond «aux plus hauts standards ferroviaires européens». «S’ils suppriment un train cette année, il y en aura d’autres par la suite», redoute Mehdi-Stéphane Prin.

Caroline Gebhard