Yverdon-les-Bains – La présidente du Conseil communal, Catherine Carp, a passé le flambeau à Christian Weiler, lundi soir. Retour sur l’année mouvementée qui a rythmé la vie de la première citoyenne de la Ville.
La cloche à secouer, les motions à recueillir, les débats à modérer, les tensions gauche-droite à maîtriser, les conseillers à recadrer, une course d’école au Parlement vaudois, un déménagement à l’Aula Magna, ainsi qu’une prise en main de la nouvelle technologie de vote électronique: Catherine Carp a eu fort à faire durant son année de présidence du Conseil communal d’Yverdon-les-Bains. En plus de cela, certains l’attendaient au tournant. Heureusement, elle n’en était pas à son coup d’essai. «Catherine est la première femme, sur les douze qui ont présidé le Conseil communal ces deux derniers siècles, à avoir assumé cette tâche à deux reprises, relève son successeur, Christian Weiler (PLR). C’est une performance remarquable qui fait taire tous ceux qui doutaient que tu pouvais supporter une telle charge. Et j’en faisais partie!»
Lors de la remise officielle des clés de la Ville, lundi soir, le première citoyenne de la Cité thermale semblait ravie d’avoir pu remonter sur le ring après son passage en 2015/2016 et d’en être sortie indemne. «Je n’ai pas eu peur d’aller aux séances parce que je l’avais déjà fait. Et si je ne sais pas quelque chose, je n’ai pas honte de demander de l’aide», assure Catherine Carp.
Une main de fer dans un gant de velours
À 64 ans, l’ancienne infirmière reconnaît que ce second mandat n’a pas toujours été évident. «C’était plus compliqué que la première fois. Bien qu’en 2015 il y ait eu les élections des conseillers communaux, je n’avais pas l’impression de devoir autant tenir les séances que cette année. Il y avait des groupuscules comme Solidarité & écologie et l’Union démocratique fédérale (UDF) qui faisaient tampon entre la gauche et la droite. Parfois, ils pouvaient faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre.» Et d’ajouter: «Il faut dire que cette année, nous avons eu des dossiers extrêmement difficiles et critiques à traiter. Je pense notamment au parking de la place d’Armes, à Sports 5 ou encore au stade municipal. Mais le pire a été la votation sur le règlement de police, car j’ai dû me préparer durant quatre jours pour arriver à une non-entrée en matière, sourit-elle. Je suis rentrée dépitée ce soir-là!»
Les membres de l’organe délibérant lui ont aussi donné du fil à retordre: «En tant que chef de groupe, Céline Ehrwein m’a passablement enquiquinée», confie-t-elle . Avant de préciser: «Elle était souvent dans l’opposition, ce qui est normal, mais il fallait que je puisse y répondre en me basant sur le règlement du Conseil communal.» Pas de quoi déstabiliser celle qui a déjà bravé vents et marées lorsqu’elle a perdu deux de ses quatre enfants, Alain en 2007 puis Henri en 2009. «Quand je suis face à une situation stressante, je m’appuie sur ma colonne d’air. Quand on me voit comme ça, ce n’est pas bon signe, assure-telle, le sourire aux lèvres, tout en montrant un exercice de respiration par le ventre. C’est une technique de chant.»
Ce rôle de policière, Catherine Carp a appris à faire avec car l’autorité n’est pas inscrite dans ses gènes. «Ce qui m’a le plus embêtée, c’était de devoir reprendre l’assemblée qui se levait deux minutes avant la fin. C’est frustrant», relève l’Yverdonnoise qui se distingue par sa gentillesse et son visage expressif. Et cela n’a pas toujours été cordial, mais il ne faut pas le prendre pour soi.» Et d’ajouter: «Il faut s’affirmer et j’ai beaucoup appris à ce niveau-là. J’ai pris de l’assurance et désormais je me sens mieux. J’ai plus d’estime de moi-même.»
C’est sans regret que la première citoyenne de la Cité thermale a remis la présidence. Son prochain défi: lâcher prise et se consacrer à ses deux petites-filles Lina, 5 ans et demi, et Ana, un an et demi.
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