«La confiance qu’on leur donne, ils la décuplent»
5 avril 2019Edition N°2472
Sébastien Le Nëun pourrait retrouver le terrain samedi, à l’occasion du derby entre Yverdon Sport et Bavois. L’ex-Bavoisan se méfie comme de la peste de son ancienne équipe.
«Quand j’étais à Bavois, on misait presque tout sur une victoire lors du derby. Battre Yverdon, c’était la fierté du club. Aucun match n’était aussi important que celui-ci. À YS, ce n’est pas tout à fait la même chose. On arrive davantage sur le terrain pour faire respecter la hiérarchie. Et, plus que la victoire, ce qu’on veut ce sont les trois points, dans l’optique d’avancer en direction d’un objectif plus important.» Sébastien Le Neün ne prend pas Bavois de haut. Ce n’est pas lui, l’ancien défenseur central respecté des Peupliers, qui fera cette erreur. Mais les propos du néo-Yverdonnois sont limpides à la veille du second derby nord-vaudois de la saison: les Verts doivent s’imposer. Pour rappeler qui est le «grand», d’abord. Pour faire oublier la défaite du week-end dernier à Breitenrain, ensuite. Enfin, surtout, pour garder cette 2e place que tout un club espère synonyme de promotion.
Bavois, lui, n’a à se soucier de rien d’autre que de mettre des bâtons dans les roues de son voisin, l’une de ses activités favorites. Sa saison est déjà plus que réussie et son maintien assuré. «Dans ces affrontements, c’est toujours la même histoire. Les Bavoisans se nourrissent de chaque élément positif. La confiance qu’on leur donne, ils la décuplent, prévient Sébastein Le Neün, qui n’a rien oublié du 4-1 de la saison passée, quand le FCB menait déjà 3-0 après vingt minutes face à Djibril Cissé et compagnie. Il faudra être forts, solides dès la première seconde et, surtout, ne rien leur laisser.»
Zeneli-Alvarez: un duel qui promet
De retour de blessure après quatre mois sans jouer, le défenseur français sera d’ailleurs à disposition de son entraîneur et pourrait être aligné pour cette partie ô combien symbolique à ses yeux. «Mais je ne suis pas le seul pour qui ce sera spécial», glisse-t-il en référence, notamment, au duel qui promet beaucoup entre Muamer Zeneli (latéral gauche d’YS et ancienne arme fatale du FCB) et Adrian Alvarez (ailier droit bavoisan aux quatorze réussites cette saison).
«Le danger numéro 1 pour nous, ce sera Alva, il ne faut pas le cacher, continue Sébastien Le Neün. On a toujours reconnu ses qualités. Mais cette année, il ne se pose aucune question. Dans cet état-là, c’est un très grand joueur. Reste que Muamer tient également à sa fierté et qu’il n’est certainement pas le défenseur le plus facile à déjouer. Il y aura match. Par contre, ce serait une erreur de ne se focaliser que sur ce duel. Alex Gauthier, sur la gauche de l’attaque, tient la forme et Luis Pimenta, en pointe, vient d’inscrire un triplé.» Pour YS, le danger sera à la hauteur de la récompense en cas de victoire.
La Challenge League, une marche que ne franchira pas Bavois
Si le FC Bavois devait choisir un slogan à associer à sa première équipe, on serait tenté de proposer «chaque année plus fort». Car les Bavoisans progressent effectivement chaque saison. On pensait que le club des Peupliers avait atteint son plafond en seconde partie de tableau de Promotion League, mais la troupe de Bekim Uka a une fois de plus surpris son monde en se mêlant à la lutte pour le podium de l’exercice en cours. Si bien que le FCB a tout récemment commencé à se faire charrier concernant une éventuelle promotion en Challenge League. Après tout, vu la continuelle progression de l’équipe fanion, il s’agit de la prochaine étape.
Pour l’heure, Bavois n’est pas éligible pour la montée, sachant qu’il n’a pas déposé de demande de licence. Mais qu’en sera-t-il dans un futur plus ou moins proche? «Tant que je serai président, ça n’arrivera pas. Et mon successeur se trouve sur la même longueur d’onde, tranche Jean-Michel Viquerat. Il ne faut pas oublier que, pour un club comme le nôtre, militer en 3e division est incroyable. Monter en Challenge League, ça veut dire au moins tripler le budget. Sans parler des infrastructures à trouver… Toutes les équipes devant nous au classement ont des moyens trois à quatre fois supérieurs. Même par rapport à la plupart de celles derrière nous, on ne rivalise pas. Non, Bavois n’est pas le futur FC Baulmes!»