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La droguerie reste entre de bonnes mains
Marianne Schwab-Hofer a le sourire aux lèvres : la Droguerie Hofer, désormais droguerie du Milieu, est entre de bonnes mains avec David Reymond et Mélanie Gendroz. © Michel Duperrex

La droguerie reste entre de bonnes mains

30 mars 2023

La Droguerie Hofer change de propriétaires… et donc de nom. Mais les nouveaux gérants rassurent: le savoir-faire du plus ancien magasin de la rue du Milieu n’est pas perdu.

Cela fait plus de 32 ans que les clients de la Droguerie Hofer, à deux pas de la place Pestalozzi, sont habitués à recevoir les conseils de Marianne Schwab, et même peut-être davantage, étant donné que c’est son père, Walter Hofer, qui a fondé l’enseigne en 1960! Avant lui, c’était la Droguerie Grandjean, et encore avant, la Droguerie Jaton. On y trouvait surtout des produits techniques, comme de l’acide acétique ou de l’alcool à brûler. Walter Hofer a révolutionné le petit commerce en y proposant des produits naturels et thérapeutiques comme des tisanes ou des teintures.

C’est donc une page qui se tourne, alors que Marianne Schwab remet les clés qui ont appartenu à sa famille depuis 63 ans à Mélanie Gendroz et David Reymond. «J’éprouve une grande satisfaction et beaucoup de bonheur après plus de trente années passées ici, confie l’ancienne gérante. J’ai pu aider beaucoup de monde et cela toujours avec des collaborateurs compétents, avec qui j’ai pu surmonter des montagnes russes au fil du temps. Je suis contente de voir que le lieu va perdurer.»

Les difficultés, elle les connaît bien, car dès la reprise de la boutique en 1991, Marianne Schwab a été confrontée à la crise économique des années nonante ainsi qu’au décès de son père, impliquant un changement rapide de propriétaire à la tête de la boutique familiale. «Au début, je ne faisais que regarder les gens passer devant la boutique», explique-t-elle.

Avec le temps, l’enseigne se spécialise en phytothérapie, aromathérapie et spagyrie (décomposer et recomposer les principes actifs des plantes en un produit adapté aux besoins du patient). «Nous avons constamment suivi des formations continues afin que tous les employés restent à la page des nouveautés», assure Marianne Schwab. «Le métier reste très réglementé, précise David Reymond. Il faut donc constamment rester à jour, comme une pharmacie, car nous délivrons aussi des médicaments.»

Alors que venait le moment de transmettre les rênes à un nouveau propriétaire, Marianne Schwab s’est naturellement tournée vers Mélanie Gendroz, apprentie à la Droguerie Hofer de 1998 à 2002 et employée depuis 2014. Cette dernière a ensuite contacté David Reymond, gérant autrefois d’une autre droguerie à Yverdon. «Lorsqu’il m’a répondu: pas maintenant, mais c’est mon rêve», j’ai su qu’il fallait que j’insiste (rires) !» explique la nouvelle cogérante.

Un changement de propriétaires qui se fait tout en souplesse. La raison sociale a ainsi été changée en début d’année, mais Marianne Schwab continue de venir occasionnellement, en tant qu’employée cette fois! «C’est justement le but: que la transition se passe en douceur», commente-t-elle.

D’ailleurs, changement de propriétaires ne signifie pas forcément changement de gamme de produits, ni de savoir-faire. «C’est la grande peur des clients parfois. Avec le changement, certains pensent qu’ils ne vont pas trouver les mêmes produits, mais nous restons toujours à l’écoute de leurs problèmes. L’enseigne est reconnue pour ses conseils et ses produits personnalisés», glisse Mélanie Gendroz.

«A l’avenir, nous allons surtout transformer notre laboratoire afin de nous adapter aux normes qui deviennent de plus en plus strictes, tout en informatisant la gestion des stocks, ce qui nous fera gagner du temps pour améliorer encore le service à la clientèle», ajoute David Reymond.

Robin Badoux