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«La fanfare, c’est une grande histoire de famille»
La fanfare La Villageoise de Pomy en 1979. 

«La fanfare, c’est une grande histoire de famille»

1 septembre 2022

La fanfare La Villageoise de Pomy fête ses 75 ans ce week-end. Retour sur une longue histoire de transmission, de souvenirs et de notes de musique.

Un article de Laura Manent

«On a relu tous les procès-verbaux des assemblées générales depuis 1947. Dans les années 50, il y avait déjà des retardataires aux répétitions. C’est quelque chose qui ne changera jamais à Pomy!» plaisante Fanny Richardet, secrétaire de La Villageoise depuis 2019 et membre depuis vingt-cinq ans. La saxophoniste a contribué à l’élaboration d’un livre commémoratif qui revient sur septante-cinq années d’archives et d’anecdotes ayant façonné la société de musique et, par extension, la vie de Pomy.

Ce travail de mémoire a été particulièrement émouvant pour Fanny Richardet puisque l’histoire de cette fanfare, c’est aussi celle de sa famille. Son grand-père René cofonde La Villageoise en 1947. «A son enterrement, le pasteur a dit qu’il avait eu trois priorités dans la vie: la famille, la fanfare et le travail. Ma mère a ajouté: Parfois, c’était la fanfare qui passait en premier!» confie la musicienne de 35 ans.

Une passion qui se partage et continue de se transmettre de génération en génération. «La fanfare, c’est une grande histoire de famille», explique Fanny Richardet. Mais elle insiste: si l’on retrouve plusieurs fratries, des parents et leurs enfants au sein de La Villageoise, cette famille ne s’arrête pas aux liens du sang. Ce sont plus de cent musiciens qui sont passés par la société depuis sa création, en plus des quelque trente-neuf membres actifs actuellement. Des jeunes et des moins jeunes qui se sont engagés et s’engagent encore par passion pour la musique, pour faire des rencontres et perpétuer les traditions.

Qu’est-ce qui a évolué en septante-cinq ans? L’investissement personnel des plus jeunes, peut-être. Dans les années 60 et 70, les répétitions et cortèges étaient bien plus nombreux. Mobiliser les membres aujourd’hui est devenu plus difficile. Et lorsqu’elle visionne des films d’archives avec son oncle, également membre de la fanfare, la différence marque Fanny Richardet: tout le village était présent pour voir La Villageoise défiler. Ce n’est plus vraiment le cas aujourd’hui.
Mais faire évoluer la fanfare avec son temps, c’est ce qui anime son directeur, Yves Hürlimann, à sa tête depuis vingt ans. Il l’affirme: «Il faut s’adapter pour coller aux attentes de la société, celles du public comme des musiciens.» Un équilibre à trouver entre les visions des uns et les souhaits des autres, pour pouvoir plaire à tout le monde… Des divergences souvent liées au mélange des générations, important dans ce milieu.

Le pianiste et professeur, qui n’avait pas imaginé diriger un jour une fanfare, y a pris goût: «J’ai joué dans des fanfares, mais celle de Pomy est spéciale. On n’est pas toujours d’accord, mais c’est comme dans une famille! On cherche des solutions et on finit toujours par jouer avec plaisir.»

Et on y revient, à cette histoire de famille. Qu’il soit biologique ou symbolique, c’est en partie ce lien qui semble être gage de longévité pour La Villageoise.

Pas étonnant, alors, qu’elle fête ce week-end septante-cinq ans d’histoire entremêlés de quelques inévitables fausses notes (tout le monde l’admet avec le sourire), mais aussi et surtout de beaucoup de bonnes, au propre comme au figuré!

 

Week-end festif en perspective

Ce week-end s’annonce magnifique, avec, pour débuter, un spectacle du Quatuor Bocal le samedi. Il reste encore quelques places, les spectateurs peuvent venir sans réservation. Le dimanche sera consacré à une balade gourmande. Tous les détails se trouvent sur www.lavillageoisedepomy.ch/75ans/.

En parallèle de ces deux événements, La Villageoise propose une exposition consacrée à ses 75 ans d’histoire. Intitulée «1947-2022: 75 ans avec La Villageoise», celle-ci se tiendra à la salle du Levant (Poméranne), le samedi dès 19h et le dimanche dès 10h.

Il est également d’ores et déjà possible de commander le livre commémoratif retraçant la vie de La Villageoise à travers de nombreuses photos, archives et anecdotes, au prix de 30 francs. Le livre pourra être retiré durant le week-end de fête ou être envoyé par la poste (frais supplémentaires). Là aussi, tous les détails se trouvent sur le site internet de la fanfare.

Rédaction