La foule à Grandson, capitale de l’Europe

19 mai 2014

BMX – Les cinquième et sixième manches de l’European League se sont déroulées au Pécos ce weekend. Le public et le soleil étaient au rendez-vous d’une manifestation pleinement réussie. Seul regret : la bosse la plus spectaculaire du tracé n’a pas été empruntée. Une décision qui a divisé les pilotes présents.

Ci-dessus, la foule qui s’est massée sur les gradins mis en place pour l’occasion.

Le BMX-Club Nord vaudois a réussi son pari. Le temps d’un week-end, Grandson est devenue la capitale européenne de la discipline. Une foule bigarrée de mordus et de curieux s’est massée autour de la piste du Pécos pour assister aux cinquième et sixième manches de l’European League : ils étaient plus de 2500 samedi et, hier, les organisateurs espéraient un chiffre plus élevé encore, compte tenu des conditions météo on ne peut plus clémentes. «On s’attendait à avoir du monde, ne serait-ce qu’avec les accompagnants des pilotes, mais c’est vrai qu’il y a là de quoi être heureux», souriait Fabrice Turin, président du club. Du soleil, de l’ambiance et du spectacle : il est vrai que la fête n’aurait presque pas pu être plus belle.

Un hélicoptère de la REGA a dû intervenir samedi après-midi.

Presque ? Les passionnés de la région regrettait que la pro-section de la deuxième ligne n’ait pas été empruntée, comme c’était pourtant prévu, par les catégories juniors et élite hommes. En cause : la plus haute et spectaculaire bosse du tracé, homologuée, mais jugée trop dangereuse après les entraînements du vendredi et plusieurs chutes. «Elle va très bien, cette bosse, réagissait Romain Tanniger, pilote élite du club local, habitué à faire avec à l’entraînement. D’ailleurs, lors de l’open international de l’année dernière, personne ne s’en était plaint.»

L’Australienne Caroline Buchanan, championne du monde et gagnante en élite samedi.

Mais, ce week-end, un tiers des pilotes auraient été opposés à l’emprunter, notamment en raison du vent qui soufflait samedi, et leur message a été entendu par les directeurs de course. «C’est vrai que c’est un passage technique et que cette piste est plus difficile que certaines autres, mais c’est un peu frustrant de se priver de cette partie où il est possible de faire la différence et le show», continuait le pilote nord-vaudois. Sur la même longueur d’onde, Fabrice Turin se voulait toutefois pragmatique : «Cette bosse, nous allons l’adapter. Ce n’était pas possible au pied levé, mais ce sera fait, pour qu’il ne soit pas question de l’éviter à l’avenir.»

Remettre le couvert

Le régional Romain Tanniger était ravi de disputer une manche européenne sur «sa» piste.

C’est que le président ne fait pas mystère de son envie de remettre le couvert. «On ne peut pas organiser une manifestation de cette ampleur chaque année, car c’est trop de boulot.

Mais d’ici deux ou trois ans, pourquoi pas ?», glissait-il. Ce ne sont pas les pilotes du club qui s’en plaindront. «Cela fait plaisir d’avoir des épreuves internationales à domicile», notait Romain Tanniger.

On ne s’ennuie jamais au bord d’une piste de BMX. Les départs s’enchaînent à un rythme haletant et chaque course se déroule selon un scénario bien à elle. Lorsque l’embardée est en passe de se produire, comme sur la photo ci-dessous, c’est tout le public qui retient son souffle pour que les pilotes se relèvent sans mal.

Au-delà de la bosse qui a fait débat, les pilotes ont apprécié la piste du Pécos. Certains, à l’instar de la Française Manon Valentino, championne d’Europe en titre, la connaissait déjà. «J’ai été invitée à venir pour l’inauguration et, là, au moment de choisir à quelles manches de l’European League j’allais participer cette année et que j’ai vu qu’il y en avait deux à Grandson, je n’ai pas hésité», racontait-elle dimanche matin. Mais, comme elle le précisait elle-même, ce n’est pas en touriste qu’elle avait fait le déplacement : la veille, elle avait dû s’avouer vaincue en finale par l’Australienne Caroline Buchanan et son deuxième rang ne suffisait pas à la combler.

Hier après-midi, entre autres moments forts, une championne d’Europe avait donc une revanche à prendre sur une championne du monde. Voilà le genre de spectacle auquel on pouvait assister, ce week-end, à Grandson, capitale européenne du BMX. Pour sûr, la foule reviendra.

Le petit exploit de Renaud Blanc

Renaud Blanc avec Yvan Lapraz.

La journée de samedi a été marquée par la performance de choix du Genevois Renaud Blanc (à gauche sur la photo ci-dessus, avec Yvan Lapraz), deuxième de la finale en élite. «C’est mon premier podium à ce niveau et je suis très heureux de l’avoir réalisé ici, à Grandson, déclarait-il après sa dernière course. J’ai eu de bonnes sensations tout au long de la compétition. En finale, je suis mal parti, mais après la chute de l’Australien Joshua Callan, j’ai pu me faufiler et revenir pour arracher cette deuxième place.» Un résultat qui enthousiasmait naturellement l’entraîneur national Roger Rinderknecht. «Cette deuxième place de Renaud Blanc est magnifique, après sa récente 13e place en Coupe du monde. Voilà qui donne de l’élan à toute l’équipe suisse et nous avons d’ailleurs eu plusieurs bonnes performances ce week-end.»