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La franc-maçonnerie se dévoile à Yverdon

17 novembre 2014

Michel Cugnet a présenté un exposé sur cette organisation séculaire, jeudi, à l’occasion des Conférences du Château.

Michel Cugnet au milieu de tenues et objets de rite maçonniques exposés à l’Aula Magna du Château. © Michel Duperrex

Michel Cugnet au milieu de tenues et objets de rite maçonniques exposés à l’Aula Magna du Château.

«La franc-maçonnerie, ce n’est pas une bande de vieux machos. Il existe aussi des loges mixtes et féminines». Voici l’un des messages que Michel Cugnet, ancien Vénérable de la Loge l’Amitié de La Chaux-de-Fonds, avait l’intention de faire passer jeudi soir à L’Aula Magna, lors des Conférences du Château.

Un événement exceptionnel, tant cette «alliance d’hommes libres de toutes confessions et de tous horizons sociaux», selon une définition proposée par la Grande Loge Suisse Alpina, dans le colimateur des régimes totalitaires, est restée cachée, même longtemps après la chute du nazisme.

Ce crâne, accompagné de l’énoncé «J’ai été ce que tu es. Tu seras ce que je suis», invite le candidat franc-maçon à la réflexion. © Michel Duperrex

Ce crâne, accompagné de l’énoncé «J’ai été ce que tu es. Tu seras ce que je suis», invite le candidat franc-maçon à la réflexion.

Auteur du livre «Qui se cache derrière la franc-maçonnerie?», Michel Cugnet explique que cette dernière est née de la volonté de savants, philosophes, nobles et autres bourgeois de se réunir pour «parler d’autre chose que de l’église».

Une vocation initiatique

Le terme de loge, qui renvoie à une communauté maçonnique -celle de «La Fraternité» d’Yverdon, qui se réunit dans les locaux d’un immeuble de la rue Pestalozzi, a été fondée le 31 mai 1874- fait référence aux installations où se retrouvaient les travailleurs des chantiers. Ces endroits fermés au public étaient utilisés pour initier les nouveaux-venus aux rouages du métier.

Tenue de Maîtresse. © Michel Duperrex

Tenue de Maîtresse.

Leur ouverture aux penseurs et aux représentants des classes sociales plus aisées, une arrivée bienvenue car susceptible d’apporter un soutien financier bienvenu aux hôtes en cas de nécessité, constitue la transition vers la franc-maçonnerie moderne, qui a repris à son compte de façon symbolique les outils et objets de l’ouvrier pour renvoyer au développement moral et humaniste qu’elle vise.

«Chacun arrive avec son vécu et sa propre culture. C’est une famille dont on n’a pas choisi les membres. Il est difficile d’y entrer, mais facile d’en sortir. L’extrêmisme et l’intolérance ne sont pas admis», indique Michel Cugnet.

Un réfractaire convaincu

Tablier de Maître avec sautoir d’Officier de Loge. © Michel Duperrex

Tablier de Maître avec sautoir d’Officier de Loge.

L’orateur, d’abord réfractaire à la franc-maçonnerie, à laquelle il attribuait une «connotation politique», avait révisé son jugement en écoutant une intervention du Grand Maître de la Grande Loge de France. Il a rejoint la Loge l’Amitié de La Chaux-de-Fonds après avoir rencontré ses membres, a gravi tous les échelons jusqu’à la présidence et est devenu membre du Suprême Conseil pour la Suisse. «Il n’y a pas d’association faîtière au niveau national, mais six obédiences -des fédérations de loges- indépendantes les unes des autres», précise Michel Cugnet.

Parallèlement à l’exposé de ce dernier, l’événement de jeudi donnait la possibilité de découvrir des objets maçonniques des loges de La Chaux-de-Fonds, Fleurier, Neuchâtel, Yverdon et de celle, féminine, de Penthalaz.

Ludovic Pillonel