La gauche attaque le budget au mortier, le PLR se défend: l’automne devient chaud

Jean-Daniel Carrard est venu présenter le budget de la Ville la semaine dernière. Mercredi, Verts et Socialistes l’ont jugé «inquiétant et inadapaté». Le PLR riposte par la voix de son président et la campagne électorale semble se durcir chaque semaine un peu plus.

Pas de vacances d’automne pour la gauche yverdonnoise! Les Verts et les Socialistes yverdonnois ne font pas liste commune (pour l’instant) en vue des élections de mars prochain, mais les deux principaux partis de gauche marchent ensemble. Mercredi, les deux «cousins» ont publié un communiqué de presse fustigeant le budget 2021 de la Ville, présenté en fin de semaine dernière par le syndic Jean-Daniel Carrard. «Ce budget est inquiétant et inadapté à la réalité des habitants», écrivent ainsi notamment Younes Seghrouchni (Verts) et Pascale Fischer (PS). Les deux partis de gauche réitèrent une attaque déjà entendue («une politique digne des années 1980») et entendent donner «la priorité aux personnes les plus précaires et à celles touchées par la présente crise sociale et sanitaire plutôt qu’au financement d’objets de prestige».

Sans en nommer aucun dans leur communiqué, Verts et Socialistes s’attaquent également à un «cercle restreint d’entrepreneurs» qui profiteraient, selon eux, de projets se faisant au détriment des personnes en difficulté et du maintien à niveau des équipements communaux. Au téléphone, Younes Seghrouchni n’hésite pas à sortir des noms: «Ce sont toujours les mêmes qui reviennent, de toute façon…» Bref, la gauche sort l’artillerie.

Du côté du PLR, on est évidemment un peu étonné de la virulence de l’attaque, même si la proximité des élections rend les critiques sur le bilan de la majorité municipale plus prévisibles. «Le communiqué de la gauche m’inspire plusieurs remarques, débute Laurent Roquier, président du PLR yverdonnois. Ils critiquent les investissements opérés par la Ville, mais ceux-ci sont indispensables! Un des problèmes, à Yverdon, réside dans le salaire moyen des habitants. Ce souci est identifié et il faut y remédier en améliorant l’attractivité de notre cité. Pour donner envie aux gens de venir habiter à Yverdon, on doit rendre la ville plus attractive… donc investir! Ensuite, on doit mener une politique anticyclique, on ne doit surtout pas arrêter les investissements parce que l’économie va mal. Et puis, je rappelle que l’état a apporté du soutien à l’économie depuis le début de la crise, il y a un filet social, il y a eu des prêts, des RHT… On ne doit pas condamner le long terme au profit du court terme, comme le suggère la gauche.»

Des paroles claires, qui ne désamorcent pas le débat, car Younes Seghrouchni indique que la gauche interviendra prochainement au Conseil communal. «Nous voulons de vraies mesures de soutien aux personnes touchées par la crise. Les 100 000 francs qui apparaissent au budget sont anecdotiques. La Municipalité doit absolument redéfinir ses priorités.»