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La gauche partira pour la première fois unie

19 novembre 2015

Yverdon-les-Bains – Le Parti socialiste, qui fera liste commune avec les Verts au premier tour, a présenté ses candidats pour l’élection à la Municipalité en 2016. L’objectif est ambitieux: reprendre la majorité perdue il y a bientôt une année.

La Verte Carmen Tanner sera accompagnée, sur le ticket rose-vert, par les socialistes Pierre Dessemontet, Natacha Ribeaud Eddahbi et Jean-Claude Ruchet (de g. à dr.). © Michel Duperrex

La Verte Carmen Tanner sera accompagnée, sur le ticket rose-vert, par les socialistes Pierre Dessemontet, Natacha Ribeaud Eddahbi et Jean-Claude Ruchet (de g. à dr.).

Une année après la mortifiante perte de la majorité de gauche à l’Exécutif de la Cité thermale, le Parti socialiste yverdonnois (PSY) semble avoir tourné la page. C’est conquérants et pleins d’enthousiasme que ses candidats pour l’élection à la Municipalité se sont présentés, hier matin, à la presse, au lendemain de leur désignation par l’assemblée du parti. Sans surprise, ou presque (lire ci-dessous), ce sont Natacha Ribeaud Eddahbi et Pierre Dessemontet, respectivement vice-présidente et président du PSY -deux noms qui étaient régulièrement évoqués-, qui accompagneront le municipal sortant Jean-Claude Ruchet.

La petite surprise de la matinée a été la présence de la Verte Carmen Tanner. Pour la première fois, en effet, les deux formations de gauche feront liste commune dès le premier tour. Une évidence pour les quatre candidats. «Nous avons analysé les résultats des élections communales de 2011 et, clairement, la gauche a fait les meilleurs résultats dans les villes où elle avait fait tout de suite liste commune, analyse Pierre Dessemontet. Cela a créé une véritable dynamique d’union.»

«Il y aura match»

De son côté, Carmen Tanner se réjouit de faire partie de «l’équipe»: «Nous avons les mêmes valeurs et nous avons souvent combattu ensemble, que ce soit contre les bassins de ski-nautique, la route de contournement ou les caméras de vidéo surveillance à la gare.» La Verte se félicite également de cette union de la gauche (aucun accord n’a, pour l’heure, été pris avec Solidarité&Ecologie-La Gauche), car l’ambition est affichée: reprendre la majorité à la droite.

Dans sa stratégie de reconquête, la gauche yverdonnoise, avec un seul sortant, jouera à fond la carte du renouveau, se basant sur un ticket paritaire hommefemme et jeune (34 ans pour Carmen Tanner et Natacha Ribeaud Eddahbi, 46 ans pour Pierre Dessemontet et 49 ans pour Jean-Claude Ruchet). Plus d’une année après la démission de Daniel von Siebenthal, les candidats tiennent à s’affranchir de l’ombre de l’ancien syndic socialiste. «Nous avons défendu son bilan lors de la complémentaire de 2014, aujourd’hui nous allons de l’avant et présenter de nouvelles solutions», relève Pierre Dessemontet. Le géographe veut, ainsi, en finir avec ce qu’il appelle l’ère des «hyper-syndics». Il promet qu’en cas d’élection, la gauche prônera une véritable gestion des affaires communales «en équipe». Et Carmen Tanner de battre en brèche la politique «de retour aux années 1980», menée par l’actuelle Municipalité de droite.

Pourtant, les quatre candidats restent conscients qu’il ne sera pas aisé de renverser une majorité fraîchement installée. Sans compter que le PLR devrait présenter ses quatre municipaux sortants. «Le match sera difficile, mais il y aura match», promet Pierre Dessemontet, utilisant une métaphore sportive de bon aloi pour cette année 2016 synonyme également de Coupe d’Europe de football.

 

«C’est à Berne que Cesla Amarelle est la plus utile»

Le nom de Cesla Amarelle avait été évoqué pour l’élection à la Municipalité au lendemain des élections fédérales, lors desquelles la conseillère nationale avait réalisé un score canon dans sa ville d’Yverdon-les-Bains. Malgré le potentiel électoral de la socialiste, elle ne s’est finalement pas lancée dans la course. «Il était naturel de se poser la question de sa candidature, reconnaît Pierre Dessemontet. Mais une personne ne peut pas être partout, au Palais fédéral et à l’Hôtel de Ville. Et c’est, clairement, à Berne que Cesla Amarelle est la plus utile, autant pour son pays que pour son parti. Elle y préside une commission stratégique (ndlr: la Commission des institutions politiques), qui traite de la migration et dans laquelle la droite a placé plusieurs de ses poids-lourds.»

Yan Pauchard