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La (grande) fête est finie
© Michel Duperrex

La (grande) fête est finie

9 octobre 2020

L’Association des Brandons du bourg a été dissoute cet été, plus de trente après sa création. Une manifestation plus petite reprend le relais.

 

Malgré le triste objet de notre rendez-vous, Anne-Laure Pethoud nous accueille avec le sourire. On peut sans doute dire que c’est la plus malchanceuse des présidentes de l’Association des Brandons de Grandson. En trois ans à sa tête, elle a vécu deux annulations, des problèmes internes et, finalement, la dissolution de la société, à la fin du mois d’août dernier. Mais pas de quoi abattre la dernière cheffe de l’organisation. «J’étais très émue au moment d’annoncer la dissolution, c’était un pincement au cœur. Mais on ne peut pas être fâchée contre la vie! Les mentalités évoluent. Les Brandons comme nous on les aime, c’est peut-être dépassé.»

Le constat, lucide, est partagé par la mère de l’ex-présidente, Dominique Schuler, figure des Brandons. Au fil des années, la fréquentation de la manifestation a baissé. «Avant, on engageait une douzaine de Guggenmusiks, lors de la dernière édition, il y en avait deux fois moins», se souvient celle qui a participé à l’organisation de la première édition, en 1987.

Une baisse aussi remarquée chez le nombre d’organisateurs. «Les gens veulent venir aux Brandons, mais pas les mettre sur pied», regrette Anne-Laure Pethoud. Autre problème pour l’association, le financement de la fête. «Les infrastructures ont un coût considérable, enchaîne la dernière présidente. Et il n’était plus supportable pour nous. L’appui financier des sponsors a aussi baissé, même si on les remercie pour leur soutien tout au long de ces années. Sans leur aide, et celle de la Commune également, cela fait longtemps qu’il n’y aurait plus eu de Brandons. Heureusement, nous avons réussi a conclure avec des comptes à peu près à zéro.» Et sa mère de conclure: «L’argent, c’est le nerf de la guerre.»

Au courant des difficultés de l’association, la Commune n’a pas été surprise par l’annonce. «Nous avons accompagné cette dissolution, indique le syndic François Payot. L’essoufflement des membres est peut-être aussi dû à la taille de la manifestation, qui était très grande. La nouvelle mouture de la fête (ndlr: les Z’ôtres Brandons) étant plus petite, cela pourrait être bénéfique pour les organisateurs.»

D’autant que ces derniers bénéficieront des équipements laissé par l’association. «Même si on ne se retrouve pas dans l’organisation de Brandons sur un jour, on est heureux de transmettre notre matériel, annonce Anne-Laure Pethoud. C’est peut-être un nouveau chapitre de la fête qui va s’ouvrir.» C’est du moins ce qu’espère Serge Gigandet, président de l’Union des sociétés locales de Grandson – Les Tuileries, qui chapeaute l’organisation des Z’ôtres Brandons, avec différentes sociétés locales. «On a signé pour trois éditions d’une taille similaire à celle faite en mars de cette année.»

Mais, en cas d’engouement, la manifestation peut-elle reprendre la forme d’une grosse fête sur tout un week-end? «Honnêtement, je ne pense pas, confie Serge Gigandet. Nous sommes déjà actifs dans d’autres sociétés et nous n’avons pas le virus du carnaval. On évoluera légèrement, en intégrant peut-être un mini-cortège pour les écoles. Mais nous voulons simplement animer Grandson, pas devenir les Brandons de Payerne.» • Massimo Greco

Massimo Greco