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La grande salle fâche la société de gym

7 octobre 2015

Pomy – Après des débats houleux, le Conseil général a accepté, lundi, le projet de nouvelle salle, mais a demandé à la Municipalité d’étudier un possible agrandissement, afin de répondre aux besoins de la FSG.

La future grande salle de Pomy est magnifique. Personne ne le conteste. Mais elle est trop étroite pour accueillir les entraînements des actifs de la gymnastique, qui viennent d’être sacrés champions de Suisse. © ATLANTE S.A.

La future grande salle de Pomy est magnifique. Personne ne le conteste. Mais elle est trop étroite pour accueillir les entraînements des actifs de la gymnastique, qui viennent d’être sacrés champions de Suisse.

Il y a deux petites semaines, le dimanche 13 septembre, le village de Pomy était en fête. La Commune accueillait ses héros, les gymnastes de la FSG, qui venaient de cueillir leur cinquième titre national, presque «à domicile», lors des Championnats de Suisse de gymnastique de sociétés organisés à Yverdon-les-Bains. Mais aujourd’hui, les sourires ont disparu. Autorités et société de gym se regardent en chien de faïence. En cause, le projet de nouvelle grande salle, devant remplacer celle partie en fumée le 3 décembre 2014, qui a été accepté, lundi soir, par le Conseil général par 81 voix sur 89. Une majorité confortable qui masque le fait que les discussions ont été houleuses et particulièrement émotionnelles. En effet, si tout le monde reconnaissait la qualité de la bâtisse, les gymnastes contestaient le fait que les dimensions de celle-ci ne leur permettent pas de s’y entraîner. «Il manque 4 mètres de large», souligne Germain Freymond, leur président. Une déception, car la précédente grande salle était déjà trop exiguë et obligeait le groupe des actifs à s’expatrier dans plusieurs salles de la région, comme à Yvonand.

Avec le projet de nouvelle grande salle, «nous aurions souhaité que la Commune profite de construire enfin des installations sportives, qui nous permettent de pratiquer la gymnastique dans notre village. Depuis de nombreuses années, les membres du comité s’efforcent de trouver des solutions pour que tous nos membres -plus de 170- puissent s’entraîner dans de bonnes conditions. Mais ceci n’est pas toujours évident, vu le manque de salles dans la région…»

Plafond d’endettement

Pour le syndic Yves Pellaux, au contraire, les autorités n’ont «jamais été sourdes aux revendications de la gym. Mais un agrandissement du bâtiment, déjà devisé à 6 millions de francs, augmenterait son coût, ce qui nous ferait dépasser le plafond d’endettement. La loi ne nous le permet pas et cela mettrait en danger tout le projet, attendu par beaucoup d’habitants.» Pour la société de gym, au contraire, il y aurait peut-être des moyens de financer l’extension -on parle de plusieurs milliers de francs-, notamment en renonçant à la création d’un magasin, prévue dans le projet initial.

Pour apaiser la situation entre les deux camps, et laisser une ouverture, le Conseil général a finalement accepté le projet, tout en demandant à la Municipalié d’étudier et de chiffrer l’agrandissement, puis de revenir devant l’organe délibérant avec une proposition, qui sera alors acceptée ou refusée. Germain Freymond essaie de garder espoir: «Nous sommes conscients de l’effort de nombreuses personnes dans le village pour nous aider. Et notre but n’est pas d’endetter la commune ou de retarder le projet, mais c’est l’occasion de se montrer un peu ambitieux. Nous n’investissons pas pour cinq ans, mais pour cinquante ans.»

Reste une dernière question délicate. En cas d’élargissement, la salle empiétera sur une parcelle privée… qui appartient au syndic lui-même. «Je vais analyser la situation, promet Yves Pellaux. Je dois voir si cela ne poserait pas trop de problème dans la bonne marche de mon exploitation agricole». Il se sait néanmoins mal pris: «Si je refuse de vendre, je passe pour un salaud. Si j’accepte, je passe pour un profiteur…»

La balle est aujourd’hui dans le camp de la Municipalité. Mais l’équation est compliquée: satisfaire les besoins de la FSG, tout en redonnant le plus rapidement possible une grande salle à sa population. Car, avec ces nouvelles études, il sera difficile d’ouvrir le bâtiment pour la rentrée scolaire 2017, comme espéré initialement.

Yan Pauchard