La guêpe savoure l’été sans modération
2 septembre 2009
Les amis des hyménoptères constatent une forte présence de guêpes causée notamment par un été beau et chaud. Les spécialistes relèvent également la taille impressionnante des nids. La prudence est de mise.
Les nids peuvent se loger dans les arbres, mais aussi dans le sol. Alertées par la vibrations de nos pas, les guêpes peuvent alors se sentir menacées et attaquer.
«Regardez ces dessins. C’est magnifique. Je n’ai vraiment pas envie de les tuer, ces guêpes…», s’exclame Emilienne Wagnière, tout en contemplant le nid perché au milieu de son cognassier. Au-dessus de sa chaise longue, le logement est de toute splendeur. Et particulièrement grand.
Les spécialistes des hyménoptères constatent effectivement une importante population de guêpes à l’habitat tout aussi impressionnant: «Je suis intervenu à 200 reprises cet été, commente ainsi Jean-Jacques Fawer, désinfestateur professionnel, contre 80 en 2008.» «Les nids peuvent mesurer 80 centimètres de long et 40 centimètres de large, soit le double de leur taille habituelle», relève pour sa part Jean-Paul Cochard, apiculteur de Cronay.
L’hiver rigoureux ne laissait pourtant rien présager de tel. Les reproducteurs auraient pu succomber au froid. «Les guêpes ont d’ailleurs été peu nombreuses jusqu’au mois de juillet», relève le Nord-Vaudois.
Faire appel à des connaisseurs
Le bel été a toutefois bouleversé les pronostics. «Les guêpes ont pu se nourrir et nourrir les larves, poursuit Jean-Jacques Fawer. Les colonies se sont ainsi vite développées.» Résultat: des nids des années d’abondance qui ne sont pas pour rassurer les amateurs de chaise longue. «Les nids sont peut-être dérangeants, mais pas dangereux, rassure Jean-Paul Cochard. A moins de se sentir menacées, les guêpes ne sont pas agressives. Pour les déloger, il est donc conseillé de faire appel à des personnes disposant d’un équipement adéquat. Car lorsqu’elles attaquent, elles agissent en nombre. Et les piqûres peuvent être très graves, voire mortelles dans certains cas. Si une guêpe tourne autour de vous, ne faite surtout pas de mouvements brusques. Elle s’en ira toute seule. De même, les nids disparaissent en automne. Nous ne devons pas avoir peur des guêpes. Je m’inquiète plus de l’arrivée du Vespa Valutina déjà présent en France. Ce frelon asiatique, invasif, se nourrit d’abeilles et prolifère très rapidement. Il sera chez nous dans quelques années, c’est sûr. Les autorités suisses devraient donc réagir avant qu’il ne soit trop tard.»
Préoccupé, Jean-Paul Cochard, ainsi qu’une dizaine de ses confrères nord-vaudois, participeront prochainement au Congrès mondial des apiculteurs à Montpellier. Au programme des passionnés: les dangers qui menacent les abeilles, parmi lesquels figure désormais le fléau Vespa Valutina.
