Logo

La jeunesse prend les choses en main

3 juillet 2019 | Edition N°2531

Jérémy Schenker, 23 ans seulement, est vice-président du Rugby Club Yverdon-les-Bains. Une tâche qu’il conjugue avec de nombreuses autres, lui qui est également à la tête de la dynamique Jeunesse de Pomy.

C’est sur la pelouse des Vuagères que Jérémy Schenker a passé son adolescence, un ballon de rugby dans la main. Jusqu’au jour où, à ses 20 ans, un accident l’a privé de son sport favori. Mais, en bon rugbyman, le jeune homme de Gressy n’est jamais resté très loin de son terrain fétiche. Alors, quand le fraîchement élu président Vincent Piguet lui a demandé s’il souhaitait donner un coup de main en tant que manager de la première équipe et en prenant en charge l’organisation du tournoi annuel de touch rugby, il n’a pas hésité. «J’avais envie de faire quelque chose pour le club, qui était dans une période de transition», glisse le principal concerné, toujours prêt à rendre service.

Depuis fin 2018, le Nord-Vaudois de 23 ans est même devenu vice-président du RCY. Une tâche qu’il assume assidûment en parallèle à sa formation de contrôleur aérien et à son implication dans la Jeunesse de Pomy, dont il est le président. «J’ai toujours aimé avoir des responsabilités et pouvoir partager mon avis. Pour cela, il faut être prêt à donner de son temps. Le rugby, où règne cet esprit familial et solidaire, m’a beaucoup apporté.» Et depuis trois années, il le lui rend.

Le partage et le sport

De ses costumes au sein du club sportif yverdonnois à la tête de la société de Jeunesse, il ne cache pas que le second est bien plus chronophage. «Du moment où on est président, les responsabilités augmentent considérablement.» C’est que les jeunes Pomérans animent tout un village avec l’organisation de deux soirées annuelles, d’un tournoi de volley, de la fête du 1er Août, d’un souper et du Nouvel An. Ils doivent encore entretenir leur roulotte et leur local et, en plus, ils réalisent chaque année un char pour les Girons estivaux. Ce n’est pas un programme aussi riche qui va empêcher ces jeunes gens de voir l’avenir en grand. «On est un groupe composé essentiellement d’étudiants et on manque de savoir-faire dans les métiers techniques, mais on réfléchit depuis quelques années à se lancer dans l’organisation d’un Giron», révèle leur leader.

Les membres de la Jeunesse ne sont pas avares en efforts physiques non plus: ils participent à toute une ribambelle d’activités sportives presque chaque week-end, été comme hiver, comme la pétanque, la lutte, le cross, et le volleyball. «On a d’ailleurs un entraînement hebdomadaire de volley à la salle de Pomy», précise l’hyperactif Jérémy Schenker, qui a choisi de commencer également la discipline en club, à Yverdon-les-Bains.

Un 100e à honorer

À partir d’aujourd’hui et jusqu’au dimanche 21 juillet, le 100e anniversaire de la Fédération vaudoise des Jeunesse campagnarde sera fêté au cours d’une immense fête à Savigny. Une autre manifestation qui demande pas mal d’investissement à Jérémy Schenker, qui a posé ses vacances pour l’occasion. «On va participer à quasi toutes les activités au programme. Non seulement les sports fédérés, mais aussi une bonne partie des autres, sachant qu’il y a chaque soir une discipline différente, du frisbee à la rame, en passant par la balle à deux camps», se réjouit-il, curieux de découvrir un tas de nouvelles spécialités avec ses camarades.

Des valeurs à transmettre

Conscient de l’importance de s’investir pour les choses qu’on aime, Jérémy Schenker essaie de transmettre sa philosophie autour de lui, que ce soit au sein du RCY et de la Jeunesse. «Au rugby, le comité s’est considérablement élargi dernièrement, ce qui permet une meilleure répartition des tâches. Je m’occupe ainsi essentiellement de superviser et de coordonner tous ceux qui sont en charges des différents postes, et c’est idéal ainsi. Il est important de responsabiliser les autres, à la fois pour qu’il se sentent eux-mêmes utiles et, aussi, qu’il se rendent compte du travail à accomplir», lance-t-il avec une belle maturité et s’appuyant sur des valeurs collectives apprises sur les terrains de rugby.

 

Stoppé net, il retrouve peu à peu le goût de l’effort

Jérémy Schenker a fait ses débuts dans l’Ovalie grâce au sport scolaire facultatif, alors qu’il avait 11 ans. Espoir du club, le polyvalent deuxième ou troisième ligne a immédiatement croché. Doué, il a notamment porté les couleurs de l’équipe nationale des moins de 18 ans et, ensuite, des moins de 20 ans. Avec, comme plus bel exploit avec le XV à l’Edelweiss, le trophée du groupe 3 des Championnats d’Europe en 2015.

C’était une année avant son accident de la route, qui l’a littéralement mis sur la touche. L’embardée s’est produite deux semaines après son premier match avec l’équipe de Suisse réserve. «Ça m’a stoppé net», commente celui qui n’a plus rejoué au rugby depuis lors.

Désormais, et après deux années d’interruption de travail, Jérémy Schenker a pu reprendre le sport. «Je suis quelqu’un qui en pratiquais beaucoup, qui aime faire plein de choses en même temps», affirme-t-il, lui qui augmente peu à peu sa dose d’activité, notamment grâce aux disciplines pratiquées avec ses camarades de Jeunesse. Et cet ancien boxeur garde toujours au coin de la tête l’espoir de rechausser les crampons. «Cela fait longtemps que je me dis que je vais essayer de recourir sur un terrain de rugby. Je vais tenter cela cet été et on verra bien.»

Manuel Gremion