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La ludothèque aimerait continuer à jouer
Anusha Kandasamy, Patrick Stroubhard, Annelise Pillet et Francine Matthey (de g. à dr.) rêvent de voir le nom de la ludothèque Boule de gomme inscrit sur le mur du bâtiment et dans l’agenda des familles.

La ludothèque aimerait continuer à jouer

26 janvier 2022

Grandson Les bénévoles s’inquiètent de l’avenir de leur association qui perd toujours plus d’abonnés et de bonnes âmes pour l’animer. Ils lancent un SOS aux Nord-Vaudois!

Les rayons remplis de jouets émerveillent les enfants malgré les tendances et les années qui passent. Mais ils créent aussi frustration et tristesse chez les bambins qui réalisent qu’ils ne ramèneront pas tout le stock à la maison. Pour les parents aussi, cela peut susciter un sentiment d’incompréhension, surtout lorsqu’ils s’aperçoivent qu’un jouet tant convoité est délaissé après deux semaines au profit d’un nouveau gadget. Mais il existe un remède à cet arrière-goût amer: la ludothèque. Telle une véritable bibliothèque de jeux, elle permet aux abonnés de louer à moindre prix quantité de jouets. Enfin, ça, c’était l’un des concepts imaginés par l’Ecole des parents de Grandson et environs en 1967. Mais aujourd’hui, il peine à trouver sa place entre les jeux virtuels et la vente d’objets d’occasion sur internet.

«Je ne dirais pas que la situation est catastrophique, mais elle est inquiétante, oui», lâche Patrick Stroubhard, président de la ludothèque de Grandson, baptisée Boule de gomme depuis 1979. Et d’ajouter: «Est-ce que la ludothèque a encore sa raison d’être à l’heure actuelle? C’est la vraie question qu’on se pose.»

La technologie n’est pas la seule raison de la lente mais régulière érosion de ses membres, qui sont actuellement au nombre de trente. «Il y a aussi le fait qu’on achète plus facilement aujourd’hui au lieu de louer. Et les parents travaillent davantage, donc les enfants ont moins l’occasion de jouer avec eux», estime Patrick Stroubhard. «Et pourtant, ils adorent ça en général», complète la bénévole Francine Matthey. Le Covid a aussi poussé Boule de gomme à se replier sur elle-même, annulant ses soirées jeux notamment.

Néanmoins, le comité n’a pas perdu son enthousiasme, bien au contraire. «On est ouverts à tout, à nous adapter aux besoins des familles et des enfants de la région, mais pour cela on a besoin de sang neuf pour savoir ce dont ils ont envie, assure Annelise Pillet. Avant, l’association était portée par des jeunes mamans, maintenant il ne reste plus que des grands-parents. On aurait besoin de parents qui sont dans le coup!»

Le comité de la ludothèque de Grandson rêve notamment de trouver quelqu’un pour passer à l’heure du numérique. Non seulement pour être plus dans l’air du temps, mais aussi pour gagner en visibilité, le souci premier de l’équipe. «On aimerait aussi pouvoir ouvrir d’autres jours, mais pour cela il nous faut des bénévoles», commente Madeleine Délitroz. Et qu’est-ce qu’on y gagne à mettre la main à la pâte? «Le partage, avec les enfants et les familles. C’est très enrichissant», affirme-t-elle sans la moindre hésitation.

La ludothèque passera-t-elle ce mauvais cap? Mystère et boule de gomme.

 

Infos pratiques

 

Comment ça marche? C’est le même principe qu’une bibliothèque, mais pour des jeux. On paie un abonnement (25 francs par an et par famille) pour louer à prix réduit (entre 2 et 5 francs) autant de jeux qu’on veut. Puis on les ramène après trois semaines, voire plus sur demande.

Lieu: rue Jean Lecomte 5 à Grandson.

Horaires: les mercredis de 15h à 18h (sauf vacances), sinon sur rendez-vous.

Contact: 024 446 27 12.

Christelle Maillard