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La lutte contre la pauvreté au vote

2 février 2011

Les citoyennes et citoyens vaudois se détermineront, vraisemblablement en mai, sur les prestations complémentaires cantonales. Le référendum a abouti.

Christophe Reymond (à d.), directeur du Centre patronal, ici avec le président Dino Venezia, est très satisfait de l’aboutissement du référendum.

Christophe Reymond (à d.), directeur du Centre patronal, ici avec le président Dino Venezia, est très satisfait de l’aboutissement du référendum.

Avec plus de 17 000 signatures, récoltées à une période qui n’est pas forcément propice à ce type de campagne, le réfendum lancé par le Centre patronal contre la loi du 23 novembre 2010 sur les prestations complémentaires cantonales pour les familles et les prestations cantonales de la rente-pont (LPCFam) a largement abouti. Les citoyennes et citoyens vaudois devraient se prononcer en mai prochain déjà.

Cette loi, adoptée fin novembre par le Grand Conseil, introduit des aides complémentaires destinées à lutter contre la pauvreté. Elle prévoit un financement par une ponction, certes minime, mais qui vient s’ajouter à toutes les autres, sur les salaires.

Ce type de prélèvement a suscité une vive réaction des milieux patronaux qui, en toute fin d’année, ont décidé de lancer un référendum.

«Cela n’a pas été simple, car le délai référendaire a été amputé de trois semaines. On l’a vu dans la façon dont les signatures sont rentrées. Nous n’avions quasiment rien avant le 10 janvier. L’esprit était plutôt à la dinde de Noël et aux vacances. Le début a été laborieux. Mais nous sommes très satisfaits, car le résultat ne laisse aucune place à l’ambiguité. Il ne sera pas nécessaire de recompter, car nous sommes plus près des 18 000 signatures que des 17 000.»

Déception à gauche

Le Parti socialiste vaudois (PSV), qui avait porté le projet, est évidemment déçu: «Le Parti socialiste vaudois prend acte, sans étonnement au vu des moyens engagés, de l’aboutissement du référendum sur les PC familles lancé par le Centre patronal.» Et le PSV de reprocher aux référendaires d’avoir engagé «des moyens considérables» dans leur action.
Le peuple tranchera

La mise en vigueur, ou non, de la loi dépend désormais du peuple. Et la campagne s’annonce aussi passionnante que tendue.

Si la loi a passé avec une majorité confortable au Parlement, il n’est pas certain que le citoyen ait la même attitude, dans la mesure où il faudra qu’il sacrifie une partie de ses revenus.

Cette votation va sans doute donner un éclairage sur l’état d’esprit de la population, à une époque où factures et ponctions de toutes sortes ont tendance à augmenter. Le citoyen est-il prêt à faire un petit effort supplémentaire au nom de la solidarité?

Isidore Raposo