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La lutte contre le noma se poursuit

30 septembre 2013

La Fondation L’Hymne aux enfants a réuni ses sympathisants samedi à l’Hôtel de Ville d’Yvonand. Le point sur une belle action humanitaire.

Martine Jaquier, présidente, et Line Barrière, fondatrice, entourent
le Dr Madibèlè Kam, médecin référent au Burkina Faso.

Créée en 1995 sous l’impulsion d’Edmond Kaiser, la Fondation L’Hymne aux enfants poursuit sa lutte contre le noma, mais aussi les autres maladies qui frappent les enfants en Afrique. Elle accueille encore, dans sa maison de Chavannes-le-Chêne, les enfants qui font l’objet d’une évacuation sanitaire du Burkina Faso vers la Suisse. Mais la plus grande partie des opér at ions sont aujourd’hui réalisées sur place, sous le contrôle du Dr Madibèlè Kam, médecin référent, qui, à l’occasion du congrès sur le noma, qui se tenait à Genève, et du repas de soutien de la Fondation, était de passage à Yvonand samedi.

Responsabilité locale

Depuis près de trois ans, au moment où Ariane Vuagniaux a quitté ses fonctions de représentante résidente, la Fondation a en effet confié la gestion de ses activités à une équipe burkinabé, dans le but d’ancrer son action dans ce pays et de l’ajuster au plus près de ses besoins.

Et les besoins sont toujours là, confirme le Dr Kam : «Lorsque j’ai rencontré Martine Jaquier, en 2008, j’ai réalisé que nous menions le même combat. Car, dans le cadre d’une association de médecins, nous avions créé le Chêne de solidarité. Il était donc logique qu’on mette nos forces en commun.» Et le pédiatre de poursuivre : «Au départ du noma, il y a des problèmes d’hygiène bucco-dentaire. Mais il y a aussi d’autres problèmes : le cancer et les malformations congénitales. Notre but est de donner une chance de vie à ces enfants.»

Essayer de donner un avenir aux jeunes patients ne constitue qu’une partie du travail. Le Dr Kam et ses collègues agissent également dans le domaine de la prévention en fédérant les forces sur le terrain.

Le lait manque…

Ce qui manque le plus aujourd’hui encore, c’est le lait dont ont besoin tous les nouveaux-nés. Tout simplement parce que trois jours de lait spécial pour nourrir un nouveau-né coûtent le dix pour cent d’un salaire mensuel, une dépense totalement insupportable pour beaucoup de parents.

La prévention est certes indispensable, mais elle a aussi pour résultat de produire une augmentation de la demande. Et pour y faire face, il faut des moyens. Autant dire que le seul budget de l’Hymne aux enfants, soit quelque cent mille francs par année, ne suffit pas.

La Fondation a pu, ponctuellement, bénéficier d’un soutien de la Confédération. Les acteurs locaux ont pour projet de développer les visites médicales scolaires, de manière à ce que le projet soit ensuite repris par le Ministère de la santé.

Peu d’évacuations

Daniel Taillefert, Philippe Gilliéron et Line Barrière ont participé à l’action de soutien samedi à Yvonand.

La nouvelle organisation et le partenariat local ont pour résultat que l’essentiel des nouveaux cas de noma -70 à 80 par année- sont traités sur place. «Quand c’est possible, il est mieux de régler les cas sur place», relève le Dr Kam. Et pour les quelques évacuations sanitaires, les responsables de la Fondation ont appris avec bonheur que grâce à une nouvelle convention avec les Hôpitaux universitaires de Genève, ils vont bénéficier, au même titre que Terre des Hommes et Sentinelles, de conditions très avantageuses. Lorsqu’on demande au Dr Kam quel serait son souhait, il répond par une invitation : «Je dis aux gens qu’ils aient le courage de venir à Ouagadougou et de venir rencontrer les enfants. C’est même curatif de voir ces enfants. Beaucoup de gens voient ensuite le monde autrement.»

www.hymne-aux-enfants.org L’Hymne aux enfants est présente au Burkina Faso, en Suisse, en Belgique, en France et au Luxembourg. Le prochain repas de soutien, organisé par l’Institut Suisse d’Etudes Albanaises et l’association des amis de cette fondation, aura lieu le 6 décembre prochain.

Isidore Raposo