La non-desserte de la halte de La Brinaz engage un débat nourri. La récolte des plastiques aussi.
Il faut autant se méfier des eaux dormantes que des ordres du jour allégés! La séance du Conseil communal de Montagny, lundi soir, en a donné une nouvelle preuve.
En effet, seul point d’importance à l’ordre du jour, l’arrêté d’imposition 2025 n’a pas suscité le moindre débat. En effet, il est la copie conforme de celui actuellement en vigueur, avec un taux d’impôt de 64,5 points, ce qui est correct.
En charge des Finances, le municipal Pierre-Alain Lunardi, dans une vision pédagogique et prospective, a expliqué, sur la base d’un budget provisoire, que si la Commune ne voulait pas prendre trop de retard dans ses investissements, il faudra, à un moment ou à un autre, revoir le taux d’impôt communal.
Mais il faudra sans doute attendre de connaître les effets de la nouvelle péréquation, qui sera implémentée l’an prochain, pour avoir une meilleure vision de la situation.
Tri des plastiques controversé
A l’heure où d’aucuns pensaient quitter la salle au terme d’une séance éclair, des échanges animés se sont engagés. Tout d’abord sur le tri et le traitement des plastiques. Le simple citoyen peine à comprendre la démarche consistant à placer les plastiques dans un sac payant différent (violet), la benne des plastiques de la déchetterie intercommunale de Grandson ne réceptionnant plus que ces récipients taxés.
«C’est une drôle d’évolution», déplore le municipal, et vice-syndic, Eric Stoll. Le syndic Frédéric Rohner, tout en admettant que «l’idée peut être intéressante», déplore le cafouillage qui a conduit à cette nouvelle contrainte. Il aurait préféré un système géré par la Strid, plutôt que deux organisations parallèles: «Ce sac amène de la confusion», remarque le syndic. Le nouveau sac est en effet géré par Leo, une organisation créée par des acteurs privés du transport et du recyclage, dont Cand Landi, aujourd’hui entité d’Holcim Suisse. «Holcim a tout intérêt à avoir du carburant pour les hauts fourneaux, notamment à Eclépens», ajoute un élu.
Un municipal ne devrait…
C’est alors qu’Eric Stoll, homme rompu aux travaux pratiques, relève que les corps creux (en plastique) sont toujours pris dans les encombrants. Pour les autres plastiques, il ajoute: «Mettez-les dans vos poubelles, même si je ne devrais pas dire ça!»
Voilà qui ferait plaisir à un ancien syndic de la région, devenu ingénieur conseil de Tridel, qui considère que faute de recyclage efficient, les plastiques constituent un carburant intéressant pour l’incinération.
Une halte neuve pour rien
La salle étant bien chauffée, la problématique des transports publics est arrivée à point nommé.
Un élu déplore que la halte de La Brinaz, totalement reconstruite dans l’esprit de l’intermodalité durant les vacances d’automne, ne soit plus desservie dès la fin de l’année.
Le syndic Frédéric Rohner explique que Montagny s’en tire plutôt mieux que sa voisine Valeyres. Car la ligne Travys 602 dessert le village et En Chamard à la fréquence d’un quart d’heure.
Sauf le dimanche, déplore un conseiller, plutôt partisan du tout ou rien. Le chef de l’exécutif temporise en précisant que le dimanche, il reste encore la 620 de CarPostal, certes avec une fréquence moindre, mais tout de même suffisante. Et d’ajouter que les transports ont un prix pour la collectivité.
On l’aura compris, les investissements réalisés à La Brinaz et à Essert-sous-Champvent, pour ne prendre que ces deux gares, n’auront que peu de portée ces prochaines années. La faute aux nouveaux horaires CFF, auxquels les autres compagnies ont dû se plier en adaptant les leurs. A l’instar du soleil en cette période de stratus, les Sainte-Crix tirent les marrons du feu. Ils vont gagner du temps.