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La Muni et la commission des finances se réconcilient
© Michel Duperrex

La Muni et la commission des finances se réconcilient

21 janvier 2021

Suite à l’intervention du préfet, l’Exécutif et la commission des finances ont pu mettre à plat leurs différends, lundi. Mais si les deux parties annoncent vouloir aller de l’avant, elles sont encore loin d’avoir trouvé un accord sur le budget communal.

La hache de guerre est officiellement enterrée. La quasi-totalité des instances politiques urbigènes – Municipalité au complet, commission des finances, secrétaire municipal et membres du bureau, notamment – s’est réunie lundi soir afin d’apaiser les tensions qui règnent dans la Cité aux deux poissons depuis le départ en pleine séance du Conseil de l’Exécutif. Un peu plus d’un mois après les faits, les esprits ont eu le temps de se calmer.

La commission avait été durement attaquée lors de la dernière séance. Cora Pasteur, présidente de la cofi, est satisfaite par la rencontre. «Je ne vais bien évidemment pas entrer dans les détails de ce qui s’est dit. Mais c’était globalement constructif. Nous avons pu aborder plusieurs thématiques. Cela sans avoir besoin de hausser la voix ou que les émotions ne prennent le dessus. Ce qui s’est passé s’est passé et on ne peut pas revenir en arrière.»

Même son de cloche du côté de l’Exécutif. «Je suis sortie de cette séance confiante en l’avenir, assure Myriam Schertenleib, municipale PLR. Nous avons pu aborder des pistes concrètes. La commission pourrait par exemple interroger l’ensemble des municipaux ou encore être plus précise dans ses amendements. Le ton était constructif.» Pourtant l’élue, comme le reste de la Municipalité, était sortie du Conseil sous les sifflets de certains de ses camarades de parti, le 10 décembre dernier. «C’est vrai que nous avons peut-être pris un plus grand risque avec mon collègue Serge Berthoud (ndlr: lui aussi municipal PLR). Mais nous avons déjà pu discuter avec les autres libéraux-radicaux et tout a été mis à plat.»

Jean-Marc Bezençon, lui, était en quelque sorte entre le marteau et l’enclume, lundi soir. En effet, il est à la fois membre de la cofi, tout en faisant partie de la minorité qui soutenait le préavis municipal. «J’espère vraiment qu’on pourra trouver une entente, indique celui qui est candidat à la Municipalité. Mais c’est vrai que les positions restent tranchées, même si les termes étaient très cordiaux. Il est vrai qu’il n’a pas été aisé pour les membres de la commission d’avoir toutes les infos, vu les délais très courts que la pandémie nous a imposés.»

Alors, l’avenir financier d’Orbe est-il tout rose? Et bien pas vraiment. Car si tout le monde a pu dire ce qu’il avait à dire, le débat autour du budget n’a pas vraiment avancé. Une séance doit d’ailleurs encore se tenir entre la cofi et la Municipalité. Mais Myriam Schertenleib prévient: «Nous proposerons le budget tel que présenté dans le premier préavis. Il s’agit vraiment de ce dont on a besoin pour travailler, d’autant plus avec la crise que nous traversons. Mais le plus important est qu’un budget soit validé le 18 février, lors de la prochaine séance du Conseil.»

 

Rappel des faits

 

Le 10 décembre dernier, en réaction à la demande de coupe budgétaire de 550 000 francs émanant de la commission des finances, la Municipalité au complet a quitté la séance du Conseil, avant même le début des débats. L’Exécutif regrettait que de nombreux projets de budgets aient fait l’objet d’un amendement de la commission lors de cette législature.
Le geste de décembre, très fort, a pris tout le monde de court. S’est ensuivie une votation surréaliste se soldant sur une égalité parfaite entraînant le refus à la fois du budget présenté par la Muni et de la version amendée par la commission des finances. Orbe n’a donc actuellement pas de budget et seules les dépenses essentielles peuvent être effectuées.

 

Le préfet optimiste

 

C’est sur l’initiative d’étienne Roy, préfet du district, que la Municipalité et la commission des finances se sont rencontrées. Il confirme qu’il n’est pas fréquent pour lui d’intervenir afin de réconcilier un Exécutif avec une commission. «Mais à mon avis, ils vont repartir du bon pied, estime le préfet. Il ne faut pas oublier qu’on arrive en fin de législature. La fatigue peut se faire ressentir. D’autant plus qu’Orbe grandit, ce qui implique plus de travail pour chaque élu. Et, en plus de cela, cette année marquée par le Covid n’a rien arrangé.» Pour étienne Roy, la clé de la bonne entente réside dans la communication: «On a remarqué qu’il y avait un manque de précision dans les échanges.»

Massimo Greco