Logo
La Municipalité gèle son projet de macarons
Yverdon, 19 octobre 2018. Parkings, contrôles. © Michel Duperrex

La Municipalité gèle son projet de macarons

1 novembre 2018 | Edition N°2365

Yverdon-les-Bains  –  L’entrée en vigueur des nouveaux tarifs de stationnement pour les pendulaires est suspendue pour six mois. La grogne liée à la hausse annoncée a fait reculer l’Exécutif.

La Municipalité d’Yverdon-les-Bains fait volte-face dans l’affaire des macarons. L’entrée en vigueur des nouveaux tarifs, annoncés à 1200 francs par an pour les pendulaires, est gelée pour «six mois au maximum», a indiqué l’Exécutif hier, reconnaissant avoir péché dans sa communication. «Ça n’aurait pas dû sortir aussi rapidement, concède le syndic Jean-Daniel Carrard. La Municipalité a considéré ce matin (ndlr: hier) qu’il fallait se donner un peu de temps pour réfléchir en bonne adéquation avec les différents partenaires.» Pour l’heure, les pendulaires s’acquittent de 270 francs par année pour obtenir leur autorisation de parcage.

Manque de concertation en amont

L’augmentation des prix des sésames, communiquée par courriel aux automobilistes concernés le 11 octobre dernier, soit juste avant les vacances scolaires, avait fait grand bruit. Ce d’autant que la Société industrielle et commerciale (SIC) d’Yverdon, Grandson et environs ignorait tout de ces dispositions, dont l’entrée en vigueur était annoncée pour le 1er janvier 2019.

Les commerçants n’avaient pas tardé à réagir, exprimant leur colère et leur inquiétude face à cette «hausse brutale des macarons», relève Laurent Gabella. Interpellé de toutes parts, le président de la SIC était intervenu auprès de la Municipalité pour lui demander de laisser du temps à chacun pour se mettre autour d’une table afin de discuter des problèmes que cette hausse allait inévitablement entraîner pour certains pendulaires.

«Ce moratoire va permettre de mettre en place des mesures d’accompagnement sensées», se félicite aujourd’hui Laurent Gabella, qui relève que ce dossier a souffert d’un «manque de concertation et de préparation». Selon lui, il s’agit désormais de plancher sur «des solutions intelligentes», tout en prenant garde aux «fausses bonnes idées».

Les objectifs ne changent pas

«On aurait dû faire les choses plus calmement et de façon plus réfléchie et mieux concertée, reconnaît Jean-Daniel Carrard. On est toujours plus malins après. Nous sommes parfaitement sensibles au mécontentement qui a été exprimé.» Sur le fond, la Municipalité   ne remet pas en question ses objectifs, qui sont de libérer des places de parc au centre-ville, d’encourager l’utilisation des transports publics et de revoir les tarifs des macarons, qui se situent clairement en deçà de ceux pratiqués ailleurs (lire encadré). Mais le détail de ces dispositions et leur application pratique doivent être pensés de concert. «On peut imaginer des mesures d’accompagnement pour certaines catégories de personnes, poursuit le syndic. Ou de différencier les tarifs en fonction des prestations.» 

Président de la section locale du PLR, Christian Weiler en appelle à «un tarif intermédiaire» ou à «des mesures alternatives pour les personnes qui ne pourraient pas payer ce macaron». Maintenant que la grogne est passée, «il faut repartir avec du bon sens et du pragmatisme», relève-t-il.

____________________________________________________________________________

En comparaison suisse

Aujourd’hui, 660 pendulaires sont titulaires d’un macaron à Yverdon-les-Bains, pour lequel ils déboursent 270 francs par année. Le montant de 1200 francs par sésame, articulé par la Ville dans son mail du 11 octobre, tenait compte d’une comparaison avec d’autres villes suisses. Ce tarif s’avère similaire à celui de Bâle et inférieur à celui de Vevey, à titre d’exemple. La Municipalité ajoute qu’il a été calculé «en fonction de l’offre payante existante, et afin de limiter la distorsion de concurrence avec les transports publics».

Caroline Gebhard